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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 18:32











La glace de la salle de bain.
Un reflet.
Ou un abîme.
Pas une mise en abyme, ça je sais bien que c'est d'une autre profondeur, d'un autre étonnement, une sidération recroquevillée qui se défroisse d'un coup. Tchac ! Comme une poche qui gonfle et dessine un visage.

Celui qui habitait là, là d'où j'écris, revient dans un écran de verre, et nous sommes là, nous,  à la place exactement où il venait s'asseoir.
Nous regardant le regarder nous regardant.
Ce mercredi 9 septembre, le 09-09-09, un jour qui n'arrive qu'une fois par siècle, il paraît, un jour à se piquer les doigts pour y croire, un jour à inscrire dans un calepin, dans un journal, que sais-je ? Jour à marquer de sa croix blanche.
Depuis l'écran, je vous dis, l'écran où il parle d'un livre, de troubles  et de chagrin, de sa pensée nourrie de loin. Un "testamour, ou le remède à la mélancolie".
Son portrait est accroché au mur, exécuté au fusain et à la pointe de charbon, un dégradé du gris pâle au noir sapotille, vous voyez ça. Un visage d'homme très doux, une vacillance dans les yeux, un point qui brille.

Dans le miroir de la salle de bain. Là.
Le présent a de telles abstractions, parfois !

Paraît que je ressemble à.... Alors je cherche une image, creuse la forme de...  la bouche et des joues, la ligne du menton, l'arc des paupières penchées, la couleur de laine aux cheveux...
Et si je ne trouvais rien au dessin  qu'une dissonance ?

Où s'en va-t-on quand on s'exile du cadre de soi-même ?
Quel temps nous porte quand on est ce jour, à cette heure, déjà 9 heures, déjà ? Ce 9  septembre 2009 à 9 heures ?
Quel espace pour se tenir ?
Dans quel écran passe-t-on ?
Un visage.
Reste encore
un visage.


commentaires

C
"Le visage, c'est ce qui interdit de tuer." (Lévinas)
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B
<br /> Ca que montre Camus dans "Les justes", oui. Le regard sur lequel tout repose.<br /> <br /> <br />
S
Toujours un décalage entre ce que l'on voit dans le miroir et ce que l'on est, décalage dans le temps, réfraction et dans l'espace constitué de tous ces pixels qui séparent l'être de chair du vu immatériel.<br /> Oui, un visage reste un visage, même s'il ne se reconnaît pas ou à peine, ce n'est jamais qu'un masque entre nous et les autres !
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B
<br /> Vous avez raison, Saravati, quoi de nous montre-t-on jamais au -dehors ? Bonne journée à vous.<br /> <br /> <br />
E
ça alrs, je ne m'en étais pas rendu compe. trois 9. Et le 9 est lui-même un multiple de trois. j'aime votre prose, sobre et profonde à la fois.
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B
<br /> Etonnant n'est-ce pas ? Il y a des jours étonnants, en abyme d'eux-mêmes. Beau jour à vous.<br /> <br /> <br />
C
désaccordé le miroir ? dans quoi se regarde-t-on ? La toile est-elle un miroir éclaté en milliards de petits "moi" illuminés ou désenchantés ?
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B
<br /> Un miroir désaccordé comme un piano ? Peut-être joue-t-il une musique en contrepoint, allez savoir ! Belle jurnée à vous, Carole.<br /> <br /> <br />
D
Sûrement l'un de tes meilleurs textes ici, écrit dans cette maison où vivait naguère un philosophe. Et hier était une date palindrome.
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B
<br /> Merci, mon Poize ! Yes, maison de Francis Jeanson où les livres habillent les murs. Jour palindrome. T'avais remarqué aussi ? La pensée s'en va d'un rien et galope, mais tu sais bien  ça, toi<br /> !<br /> <br /> <br />
M
Un visage tout neuf.<br /> :-)
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B
<br /> A découvrir encore et toujours, sans doute. Celui de l'autre et le sien. Bonne journée à vous, Mû !<br /> <br /> <br />