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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 18:34

Les objets ont leur vie propre. Certains objets. Ils sont parfois des présences, autonomes, vivantes. Eux qui se servent de moi.
C'est le monde à l'envers !
Peut-être qu'à l'envers, par un effet de perception, le monde s'appréhende mieux, il devient une abstraction critique, sensible jusqu'au creux de la main.

Voilà. La voilà qui arrive. Je savais qu'en courant, elle s'approcherait de moi, assise sur ma chaise devant l'ordinateur. Rien d'étrange à cela, n'est-ce pas ?
J'ai une cigarette au bout des doigts, et je me tiens à l'affût d'elle.
Je ne sais plus de qui, de quoi je parle tout d'un coup...

De ma main qui bouge et court sur le clavier, un ruban de fumée enroulé tout autour, bandeau grisâtre balancé dans le vide,
ou bien de la chaise qui me porte.

Rien à voir l'une avec l'autre, une chaise et une main !
A moins que ce soit la main qui me porte, et la chaise, sur ses roulettes, qui me tienne à la table pour écrire ici, une cigarette au bout d'un rouleau vaporeux dans une photo de Willy Ronis, mort hier soir.
 
Chaise, main...
Chaise/main...
La chaise, une main... 



Parce qu'une chaise n'est pas seulement une chaise, non.
Une main n'est pas seulement une main. Non, non !
Parfois même, c'est la tienne.

Une physique de la main accrochée à la chaise et l'inverse serait alors vrai !

L'envers du monde pour d'autres espaces, d'autres signes, d'autres lectures possibles.

Une cigarette collée au bout de nos doigts, un sfumato au plafond.
Alors surviennent, là, des perspectives aériennes, des dessins aventureux...
Une image pour toi, qui me lit.
Pour demain.

commentaires

L
C'est le bon moment pour les photographes de disparaître puisque que disparaît avec eux ce départ arrêté du mouvement qu'est la photographie. Au profit de l'image consommée et sommée de se taire, en couleurs et pixels.
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B
<br /> Ben oui. La vie moderne...<br /> <br /> <br />
C
Très beau texte Brigitte, merci - encore une fois "-coulé"<br /> <br /> la terre a tourné et m'a versé main précédant mon désir, elle l'a effleuré et ni l'endroit ni l'heure n'ont pu influer sur ce mouvement. <br /> Je suis là toute à elle.
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B
<br /> Merci, Corinne. Encore pour moi un étonnement de te savoir me lire et te retrouver là, dans les mots. Le meilleur qu'il puisse être, non ? Très belle journée à toi.<br /> Dommage, Corinne, que tu n'aies pas de blog pour que je puisse venir te voir.<br /> <br /> <br />
S
Relativité de la perception ou qui perçoit quoi et quoi perçoit qui.<br /> Une approche intéressante, de l'autre côté du miroir de ma perception, il y a d'autres perceptions.<br /> Je crois aux objets en tant que concepts autonomes. Leur présence près de nous n'est jamais l'effet du hasard.
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B
<br /> Oui, Saravati. Sans doute les objets ont-ils une âme parce que les lieux en ont une, et nous- mêmes aussi, quelquefois quand même ! Bonne journée à vous.<br /> <br /> <br />
K
C'est tellement juste. On n'écrit pas la même chose au clavier ou à la plume, assis sur une chaise ou debout face à la mer comme Hugo. Les objets, l'espace, la position du corps informent l'écriture. Vous le dites avec poésie.
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B
<br /> Comme Hugo face à la mer... Tiens, voilà qui me parle ! Merci mille fois de votre visite ici.<br /> <br /> <br />
F
Immoralité 9 : A quoi peuvent bien servir tes mains, si c'est l'amour qui te tiens. Tiens l'amour. Tiens le, et sert le bien.
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B
<br /> Oui, et je vous retourne bien amicalement votre conseil, Fishturn Chacun sur cette terre en a bien besoin, non ?<br /> <br /> <br />
C
C'est une très belle lettre d'amour.
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B
<br /> <br /> Oui, une lettre... Finalement ça me plaît bien. Bonne soirée à vous.<br /> <br /> <br /> <br />
C
J'aime aussi vraiment beaucoup !
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B
<br /> Merci Constance. Et surtout de votre passage. Belle soirée à vous.<br /> <br /> <br />
H
Feraient pas que du flafla les mains alors ! Main de flanelle, main de fer, main de maître, main de bois, main ouverte, offerte. Magnifique texte, une fois encore où l'abstraction sait se faire sensible et, j'oserais dire, vivante.
Répondre
B
<br /> <br /> Merci Hiratio ! Léo Ferré n'est jamais loin en vous.<br /> <br /> <br /> <br />