Tu es à la terrasse d'un café. Tu commandes un café. Tu relis les mots écrits un peu plus tôt sur ton écran. Il te semble lire dans un rêve. Tu te dis que, peut-être, ce n'est pas à l'homme que tu as écris, mais à toi-même. Tu deviens ta lectrice et tu décides de ne pas te répondre tout de suite. Tu vas attendre ta réponse. Quand ta pensée en aura fini de vagabonder dans ton alambic. Quand tu verras le depôt au fond du verre. Avant, elle peut toujours se casser sur une table en marbre.
Tu es à la terrasse d'un café. Tu n'as plus envie de rien. Tu dis que tu es libre de tout. Ce sentiment de "tout" est une manière de d'exigence que tu t'adresses. Qui te comble et te terrifie toujours. Tu ne te répondras pas. Ou bien autrement. Tu n'attends pas ta réponse. Ou bien autrement. Ailleurs. Dans un chant venu du fond de toi. De plus loin encore. Tu es le personnage d'un roman et tu conduis ton histoire. C'est toi qui te tiens à l'encre. Tu es ton bateau.
Tu es à la terrasse d'un café. Tu écris dans un cahier.