Lier les réels. Il y en a plusieurs. Selon qu'on se trouve.... selon qu'on...selon, c'est selon : la pluie, le froid, la chaufferette sur la terrasse d'un bar orientée ad hoc niveau des oreilles, le tabac qui se barre de la tige en papier de ta cigarette, la hauteur de voix, etc...le tout bouté sur l'humeur, l'état, la sensation d'être - aller en force ou en roue libre - attaché ou détaché (de soi), manière de dire qu'on s'en fout bien du fatras du monde ou non.
Il y a des événements, micro minuscules, plusieurs tous les jours, on n'y prête pas garde. L'empilement alourdit le sens. Parfois on en trouve un, clair, une évidence, "Fallait que ça arrive forcément, y'a pas de hasard !", le reste du temps, la vue intérieure bouchée, on encaisse l'extérieur, "Paf !" Des frottements à soi de bouts de monde, parmi eux, quelquefois, un étonnement, une sorte de sourire venu de loin, au fond de soi, on ne situe pas.
On sait alors seulement des conséquences :
Mardi. Michèle, l'inconnue de la salle d'attente, est montée dans la voiture
Aujourd'hui. Coup de téléphone inattendu wouh !
Aujourd'hui. Claire a posé délicatement un livre précieux de René Char sur la table, ses mains ont ressemblé à des papillons autour de son visage, les mots avaient une odeur de poire, jasmin, fleur d'héliotrope et cèdre.