Ce soir, le temps coule, il pleut !
Un petit café noir sur un petit verre de blanc.
Musique. Des livres. Parler des livres et de l'écriture.
De fenêtres, décrites comme des toiles, de cadre d'écriture et de cadre de vie, et peu à peu... un mot poussant un autre mot, de l'étriqué, de la curiosité, de la découverte, de l'année à venir meilleure que celle écoulée y'aura pas de mal à ça, de projets d'écriture, de balades dans la ville pour un projet, d'où les fenêtres, la curiosité, l'étriqué du vivant ...et les fulgurances de Bataille ou de Pessoa, l'écriture libre, la contrainte espace/libre, et la contrainte espace/fermé, de tout ce qui passe, se passe en soi, déçoit, fait mal, terriblement mal, forme, transforme, donne lieu à ce qu'on est, fait advenir et construit la charpente d'une fragilité singulière, donne force quand même, ne rassure pas, non ! mais donne matière à... des constats, féroces et dont "on fera quelque chose", on se dit ça. On fera. On bouge. On photobouge l'espace de soi.
Mais ce qui est toujours étonnant, c'est cet invisible qui prend corps et vie. Rien ne se voit. C'est comme une petite pluie, vous voyez. On ne sait pas qu'il pleut. Mais, en se déplaçant un peu de biais par rapport à l'axe du reverbère, elle devient une réalité. La réalité de la pluie est une évidence qu'on ne voyait pas. C'est ensuite, seulement ensuite, qu'on en perçoit la moiteur, une bonne fraîcheur sur les cheveux que les doigts goûteront.
Faut se déplacer. La lampe sur un angle dans l'image qu'on ne savait pas être. Et le corps dans une géographie pour un autre espace du corps. Qu'on savait exister, lui. Mais qu'on explorera. Qu'on explorera.
Alors, sortir voir la pluie. Et la fête des braillards dans la rue qui hurlent à 2012. Allez savoir ce qu'ils envisagent de superbe pour eux, ce qu'ils savent, espèrent ou désespèrent !... De la vie en tout cas, juste à ce moment-là où l'aiguille a bougé sur son cadran.
J'ai filmé aussi mon visage dans le rétroviseur. Voir s'il tenait la route du miroir à traverser durant cette seconde où le codage du temps bascule. C'est comment une seconde sur un visage ? Une minute ? Un passage de la nuit ? C'est quoi qui peut changer en une nuit ? Suffit que, oui, quelque chose se soit passé, avant, et qu'alors quelque chose d'autre puisse avoir lieu ! Parce qu'on le veut, à tant savoir que l'étriqué est une horreur absolue, et tout ce qui la fabrique et la consolide.