Je te regarde, toi qui regardes à ton tour ces statues de sel écorchées vives, portes de la mer ouvrant sur des ventres de granit pâle et rouge aux entrailles sculptées, intimités âcres et eaux palustres, mélancolies.
C'est ici, un visage au raz de l'horizon.
Tu écoutes l'océan,
va-et-vient d'horloge qui cadence le monde.
La marche se ralentit.
Des bandes d'écume s'effrangent, tremblent un peu sur la roche,
long voile de mariée que la mer abandonne sur le sable et qui mousse.
Tu goûtes la nacre,
ton silence,
un mirage à venir...
Quelque chose bat. Tu ne sais pas quoi.
L'océan ?
Oui, l'océan !
Un fragment d'estuaire,
et des îles mortes,
et ce coeur
à genoux
aux "noces" algéroises.