Je ne connaissais pas Marcel Moreau. Les lectures, vous voyez, servent à ça : faire circuler les mots et les textes, donner envie de découvrir des écritures. Et moi, ça m'a donné envie, oui.
Marcel Moreau est un "torturé". Vous me direz que l'adjectif qualifie tas de poètes ! Je n'en connais pas un seul, pas un seul, qui ne le soit pas. Mais Marcel Moreau a le torturé qui passe mal. Il est toujours à peu près inconnu, comme si personne n'osait se brûler à ses mots. Maurice Nadeau lui-même l'a refusé à la Quinzaine Littéraire, alors quand même... Ca intrigue !
Daniel Crumb raconte que Marcel Moreau écrit sur de grandes feuilles, et que ses mots forment des sortes de grands croissants de lune, des manuscrits/dessins originaux qu'il finit par offrir à ses amis. Et ces dessins, comme des partitions musicales, deviennent des livres, une bonne cinquantaine à son actif. Les grands tourments intérieurs n'en ont pas fini de le dévorer. Il est toujours bien vivant, Marcel Moreau, avec cette force de vie qui permet de parler de la mort et de l'apprivoiser. Enfin quelque chose comme ça...