Je sais des lieux, lieux comme non -lieux qui ressemblent à rien. Des avant-rocade et des panneaux qu'on ne sait plus lire.
Devenir dyslexique, changer les noms d'oiseaux des villes, l'un pour l'autre, un "r" déplacé et s'inventer des heures languides. Les remplir de rien. Vide. Un cadre seulement. La limite inscrit toute seule le territoire du désir.
Je note sur un papier : "Théorie du kilomètre mort". Je raboute. Un puzzle de pensées farfelues et brouillonnes. Ce qui existe ici peut bien exister là-bas. Et inversement. Au plus rapproché de soi. Peu de prise réellement sur ce qui se passe, à l'échappée. Finalement c'est peut-être ce qu'on veut toujours, l'échappée. Et c'est loin. Loin et c'est tant mieux. Tout devant. La route à faire. Avec les yeux qui piquent à un moment. Tu oublies la théorie. Tu la remplaces de distances à saisir. Tu mets la radio à fond.