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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 14:16

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Il y en a des ritournelles... qui lancinent en soi

et  sortent parfois de l'hivernage où elles étaient

tenues.

Avec une sorte d'innocence.

Nos ritournelles sont des blessures prêtes à s'ouvrir, prêtes à souffrir.

De l'amour heurté par-dessus un autre.                                               

C'est cela "Ritournelle de la faim". Ce qui prend place en place de.    

La Plate Forme a remplacé le Vel' d'Hiv. Une forme plate, vidée de ses fantômes. Un lieu neutre, paraît-il, où rien ne transpire de la peur et de l'ignominie des hommes.    

C'est où le Vel' d'Hiv, je me suis souvent demandée ?... A Paris, doit bien y avoir quelque chose. Une plaque, au moins une plaque...

Le Clézio dit que ça s'appelle la Plate Forme, que des immeubles ont poussé sur le "site", que d'autres enfants jouent sur des marches et y chantent comme les petits qui, il y a plus de cinquante ans, y ont (peut-être) chanté aussi, ignorant qu'ils allaient mourir.

"Ritournelle de la faim", c'est la mobilité de la vie qui est comme une faim de ce qui a manqué, bougé, de ce qui vieillit, se transforme, s'étiole, de ce qui reste quand même.

C'est l'énumération des camps, des lieux de transit, des partances, des déplacements des illusions.                                                                    

Respire !                                                                                                                 C'est un bouleversement...                                                                                     Respire !                                                                                                                qui monte lentement une côte, haletant...                                                        Respire !                                                                                                                    une ritournelle façon Boléro, vous voyez, une implosion des notes pour un final mémorable, une retenue d'abord pour l'histoire inoubliable. Ce qui clôt le livre de Le Clézio, remarquable, remarquable...

J.M.G. Le Clézio écrit :

"Je sais maintenant ce que signifiait cette phrase répétée, serinée, imposée par le rythme et le crescendo. Le Boléro n'est pas une pièce musicale comme les autres. Il est une prophétie. Il raconte l'histoire d'une colère, d'une faim. Quand il s'achève, dans la violence, le silence qui s'ensuit est terrible pour les survivants étourdis."

 

Allez, respire, respire, respire !

commentaires

C
<br /> L'émotion prend à lire tes mots. J'en connais un très proche qui n'a que très peu de famille. Les autres sont partis dans un train qui arrivait malheureusement quelque part. Un aller sans<br /> retour.<br /> Je pense à cette danse des tripes - Jorge Donn.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> La guerre, celle-ci en tout cas, est terrible. On est en état de sidération. Georges semprun est mort hier...<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> je crois que l'homme peut être bon, cela demande de la volonté, des efforts ... qu'il ne se sent pas toujours capable d'assumer ... l'égoïsme, le repli sur soi, prétendre que l'enfer c'est les<br /> autres ... c'est tellement plus simple !<br /> amitié .<br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Ce qui est juste est juste. Alors on doit agir (quand on le peut ). Les questions sur le comment du quand du pourquoi, justifient alors l immobilisme.<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> tellement d'accord avec vous 2, l'Homme n'est pas bon, ses forces, ses faiblesses sont éternelles, heureusement certain(e)s luttent, on le voit tous les jours.<br /> Rester lucide, les yeux ouverts, essayer de comprendre, même si tout est si complexe<br /> Une seule certitude: tout déracinement est une blessure, sa trace est indélébile<br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Oui. Sauver sa peau, avec quelques appuis nécessaires, ça peut aider... Bonne journée à toi.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> la ritournelle, c'est bien choisi ... car aujourd'hui tout pourrait recommencer d'autres sont menacés ... les Roms, les sans-papiers ... qu'importe où ils iront ... pourvu qu'ils partent ...<br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Oui, tu as raison, (c'est d'ailleurs ceci, cette page de mon blog, à cause de cela). On sait bien que les hommes retiennent si peu de l'Histoire. Décidément, l'Homme est pas bon !<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> tourner la tête et continuer, oui, mais tels Orphée, tremblants...<br /> que vaut-il mieux la tourner ou la perdre?<br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> On continue avec ses valises au bout des mains quand même, mais sans raviver ce qui a blessé. On continue avec, en vivant le mieux possible avec, c'est tout, et  "en transformant<br /> la douleur en joie", disait Duras. Quelques fêlures pour la lumière qu'elles nous donnent aussi.<br /> <br /> <br /> amitiés<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> pas ce que je préfère de JMG LE CLEZIO ...<br /> (je ne parle pas de sa plume )<br /> et puis Le Boléro, trop de mauvais souvenirs, quand je l'entends me vient une petite nausée<br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Faudrait déplacer les lampes parfois..ou bien ne pas insister, tourner la tête pour continuer la route.<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> tout de suite en lisant ton texte, mon chagrin, celui qui me broie doucement, me colle aux basques, me poursuit où que j'aille et quoique je fasse...le jour comme la nuit, devient minuscule, une<br /> poussière dans l'Histoire de l'ignominie humaine...il est des soirs comme ça où soudain les larmes cessent de couler, je t'embrasse tendrement<br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> mA PTITE nATHALIE, où est ton adresse mail ? Je te serre tendrement aussi<br /> <br /> <br /> <br />