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21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 08:18

 

 

C'est quoi être de gauche quand les frontières sont devenues floues ? Quand on nous dit que les idéologies n'existent plus et que ce n'est pas vrai bien sûr.

Gilles Deleuze donne une réponse qui me convient bien, avec sa pertinence de philosophe et de penseur du monde.

Son  "Abécédaire", qui m'avait été offert par ma Cousette, est une mine d'intelligence que je conseille à tous.

19 juin 2010 6 19 /06 /juin /2010 23:22

 

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Est-ce le chemin qui donne le sens

ou

le sens qui trace un chemin ?

 

Il n'y a pas d'évidence.

N'empêche, chacun s'en va suivre sa flèche.

Ne sait pas où.

Un parking et pas de numéro pour sa place.

On  conduit comme on se tient à une balustre.

On se conduit. On a égaré le ticket de son emplacement.

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On empile des numéros dans sa tête. Ca chuchote dedans.

"Va, fais, roule, marche, marche..."

On conduit, on tient tête, se tient la tête dans le coude.

Dans le coin de ciel qu'on voit.

Des escaliers dépliés comme 

livres de prières

ou de  contes absurdes et fous

ou brochés d'une quincaille pour l'idée,

de poésies écrites à la râpe et avec une gomme

ou ... 

 

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Le sens cède par-dessous les mots.

Marche après marche.

On croit parvenir à quelque hauteur parfois...

Une élégance silencieuse contenue dans la nuit.

Suspendue dans l'air

sur une voie d'autoroute

ou une musique.

Une rumeur.

Une voix.

 

 

 

19 juin 2010 6 19 /06 /juin /2010 14:40
Démonter la déraison pour atteindre au raisonnable.
Le raisonnable, la raison ? Bouh, c'est rétrograde peut-être de parler de "raisonnable" ! 
Je pense à ce qui est légitime, décent, acceptable.
Seulement humain, en somme ! Ce qui prend en compte la fragilité des hommes et a, pour eux, quelques égards.
 
Ce n'est pas ce qui est à l'oeuvre, loin s'en faut...
Politiquement, c'est une catastrophe !
Sarkozy peut bien en référer à De Gaulle, il ne fera jamais le poids. Ce que l'un a construit de positif, l'autre s'ingénie à le détruire.
Les retraites des Français fondront comme grandira le chagrin social.
Comme s'il n'y avait pas d'autres façons de voir le monde que celle, unique, qui nous est donnée !
Comme si d'autres modes de pensées ne pouvaient pas être pensés.
Une auto-censure extraordinaire, ça.
C'est qu'il est fort, le Sarko dans son adresse au peuple qui ne bronche pas, ne bronchera pas beaucoup, c'est couru !
 
Quand est-ce que le peuple verra la déraison remarquable à laquelle on atteint ?
Faudra bien la mettre au clair pour qu'elle serve à rallumer quelques lampes, faudrait retrouver le chemin de la maison..
Elle est où la maison ?
 
Tiens, ça me rend toute chose et tout est moche !
Alors en attendant rien, j'écoute Schubert... Mélancolie, mélancolie !
18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 13:09

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La poésie de Claire Massart élève ses halos, ses clartés, ses brillances.

Une lumière s'écrit sur la page, les mots scintillent. Parfois les yeux se perdent dans une brume entre noir et blanc 

 

On ne sait jamais...  décembre 2009.

 

Claire Massart remonte le temps, pour cueillir dans ses mains six petites perdrix, à Fécamp, janvier 1997.

Toutes ces années à questionner le vert de l'herbe, les brassées de fougères, le silence  comme sur une terre d'où elle s'en vient,  où elle retourne avec ses mots, parfois presque des caresses, inutiles et nécessaires.  032

 

On sait toujours...

 

Oui, il y a des évidences. 

 

I miss you,

 écrit en anglais sans faire de genre, juste pour la vie que les mots transportent, vaille que vaille !

Les mots reçus,  

papier de soie,

déplié  en soi, 

lus, relus, retenus,

 

une constellation de mots... et s'enroule en nous une écriture indéchiffrable, perdue, inconnue à nous-mêmes et aux autres.

  

Les lieux, le temps coulé dans les jours, les jours dans les heures  prennent une amplitude folle. Il y a urgence à...

On ne sait pas...

Et 028puis on sait toujours.

 

Oui, on sait toujours que

 

la nuit venue, les arbres entrèrent par la fenêtre...

... par la fenêtre, j'entends dimanche bruire.

 

  Le temps, goutte-à-goutte, invente une mélancolie.

 

Claire Massart ne dérange rien.

Ses mots ont mille précautions de justesse. 

Ils effleurent les lieux, les arbres, un ruisseau, une saison qui passe.

Jusqu'à ce que

 

Soudain, six petites perdrix me ramènent à la joie de n'être rien, écrit -elle.

 

Et moi, je m'étonne, à la lire encore et encore, de cette ténuité vivante des images, au-delà des mots et de leur silence.

J'imagine un ciel de verre, le cri des oiseaux, un feu qui pousse dans le vent.

Et puis la silhouette de Claire Massart qui marche,

qui attend peut-être un soleil inconsolable naître du sable.

 

Le superbe livre de

Claire Massart

"Six petites perdrix..."

est disponible

aux éditions du Greffier.

 

Vous pouvez le commander en passant par l'adresse mail des éditions du Greffier que voici :

editgreffier@free

17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 13:01
Fa au sol, si do !
Fa mi la sol, tu vois,
tu vois bien que
fa, ré do sol , la,
si do !
Fa si do !
Si la !
Si do re !
Si do, tu vois !
Si fado...
15 juin 2010 2 15 /06 /juin /2010 18:13

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Je préfère une éternuée à un éternuement.

Le féminin amène une complexité élargie au mot. 

"Une éternuée", et c'est toute une immensité qui explose de soi, en soi et devant soi.

Une éternité du temps dans le temps de ce mouvement du corps.

Le mot prend une extension, son ampleur et  une poésie se déplie physiquement en une petite brume subtile et revigorante.

Une nuée ou un nuage d'eau.

Une nuée ou une pluie en corolle.

Tout le corps tremble et vibre dans son éternuée.

Il cherche une chaleur.

Se fabrique un feu. Intérieur.

 

Puis ne disait-on pas que l'âme se tenait dans le milieu de la tête...

Alors éternuer était un péril. L'âme du malheureux sortirait par sa bouche et se disperserait au vent. L'âme serait expulsée par l'affreux "éternuement".

C'est ainsi que "A vos souhaits !" était une façon de  conjurer le mauvais sort de celui qui n'avait pu se retenir d'éternuer...

 

"L'éternuée" est une embellie.

Dans un jardin public.

Dommage qu'il pleuve.

Le pollen se tasse au sol.

Tapis jaune.

Pomme de reinette et pomme d'apis, tapis tapis...

Marchand d'or des nuées qui ne ment...

 

Ah  ! Te voilà dans l'allée d'un magasin, pris d'une éternuée "durable" !

Tu marches tout de guingois.

Dix fois à la suite, tu te tiens à ta bouche, une manière de contrôle, tu essaies de contenir ce qui s'échappe de toi.

Tu ris de cette  épilepsie ordinaire, incontrôlable, un mouvement dans le corps aux aguets.

Tu te laisses faire par la bourrasque.

Un souffle venu du plus loin de toi-même.

Une glissade des mots.

 L'espace manque pour  les articuler.

Sont plus que des hachures, les mots,

ou

une friche décousue

dans le zig-zag d'une phrase ébrieuse.

 

 

14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 09:27

 

Défi n° 31

Les contes de notre enfance

 

    Tout le monde a lu les contes pour enfants, les a aimés, et peut-être a eu peur ?

Et bien je vous propose de les réécrire, ou du moins d'en réécrire un, celui de votre choix, le petit chaperon rouge, la belle au bois dormant, la belle et la bête ... la liste est longue !
Ce peut être un poème, une nouvelle, la forme est à votre convenance

Alors à vos plumes ! Amusez-vous bien !

 

 

100 4466 

Voilà.

Il était aucune fois et j'avais peur.

On aurait pu croire que je dormais, mais non ! je pensais.

Recroquevillée sur moi-même depuis des temps, je pensais que je ne pouvais sortir de ma gangue de plomb, de cette pesanteur qui me tenait nouée à mes pensées folles, et c'était une vilaine histoire que j'avais croisée sur ma route. Sa glue m'avait attrapée dans ses filets, voilà.

Une simplicité idiote.

Les contes sont toujours idiots.

Faut pas les croire, les contes, ils empoisonnent les songes !

  

De fait, en recousant un rêve, je m'étais piquée le doigt et une infection hideuse avait prise sous ma peau.

Tout mon corps s'était figé comme gelée de coings... Des coings ! Vous voyez bien que même le fruit sentait le sournois.

 

J'avais peur.

On m'aurait appelée "l'endormie" et rien n'aurait été plus faux !

 

Je pensais que j'étais une pelote de laine grise.

Grise comme ma peau, grise comme le blanc du drap dont la couleur avait chaviré, grise comme le temps monotone.

 

J'étais une pelote de laine enroulée sur elle-même.

Je ne trouvais pas le fil à tirer pour me libérer  de cet étouffement où ces liens me tenaient.

 

Si seulement quelqu'un venait !

Si seulement quelqu'un devinait la pelote de laine grise !

Si seulement je me tirais de ce conte à deux balles !

Si seulement je pouvais dormir !

 

 

 

11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 11:27

 

 

 

Merci à Giulio de m'avoir envoyé cette vidéo !

8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 09:09

 

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Le théâtre, rien de mieux que ca !

 

De bons textes bien joués, bien tournés en bouche, bien mitonnés sur la langue, je ne connais rien de plus savoureux.

Et pour la saveur, je suis exigeante, vous savez,  elle se fait assez souvent la malle...

 

Alors, j'en reviens toujours à la même  recette  basique  : le minimum de mots contre les logorrhées vieillies et ennuyeuses,  tellement ennuyeuses, vous savez !

Parce que je m'ennuie souvent dans des flots de paroles sans discernement, sans poésie, sans tenue... Ca me noie, ces marées qui sentent de la bouche.

Tout ce qui vient aux bord des lèvres serait  bonne nourriture, à boire comme du ptit lait, des ortolans disait mon père, une goûterie à n'en plus finir dans le délicat de la manducation, une rencontre avec la vie en papillottes, un vrai jasmin,  ajoutait-il  encore ...  ?

Eh bien non ! Non et non !

C'est pour le moins un écoeurement, à soulever l'estomac, cette  grossièreté  qui se plaît à guetter dans l'assiette du voisin les mauvaises odeurs que l'on ne reconnaît plus chez soi, gonflés de nos fumets poisseux et de ces tonnes de radotages froissés, dégradés, âcres, et rancis...

 

Donc le théâtre !

Là où ça ne triche pas avec la trouille au ventre, tant qu'on ne sait plus si ce n'est pas le ventre qui remonte à la bouche et les tripes qui tremblent au creuset des mots...

 

 Ponge, Sallenave, Devos, Dubillars et j'en oublie... pour prêter ma gondole sous les ponts tendus, étendus, éperdus et perdus des comédiens médusés sur leur radeau qui coule à pic dans nos mains,

et tap et tap et tap, wouais !!!!

 

Merci pour ce moment-là, "Folies douces en états passagers", mis en scène par Marie Pustetto avec les excellents Myriam Benard-Plantey, Carole d'Antona, Thomas Dejean, Nadine Dandary, René Duflos, Alain Duleu-Burré, Alain Guillaume, Josiane Guillaume, Martine Laffitte, Christel Le Divelec, Océane Marquès, Céline-Anne Page et mon amie la délicieuse Zineb Kairouani.

 

Bientôt sur le net un film court, juste pour vous faire regretter de ne pas avoir été là. Et toc !

6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 00:40

Le théâtre, c'est drôlement bien quand même ! Surtout quand il est bien servi, par de bons auteurs et de bons comédiens.

Une mise en scène qui fonctionne à merveille et  la parole  s'échappe, passe de l'un à l'autre, se donne harmonieusement d'une bouche à une autre bouche, et  pirouette comme une équilibriste sur ses fils à mots.

J'ai filmé. Pas assez de lumière je crois dans mes images. Je verrai bien au montage demain.

 

 

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Puis nous traversons la ville.

11 heures du soir. Il fait chaud encore.

Nous longeons les quais jusqu'à Bacalan.

 Un tracé qui coule, irisé vert et rouge. Des couleurs mélangées à la nuit . 

Bordeaux est belle sous ses lanternes en bordure de Garonne.

Le fleuve est une fraîcheur ce soir. 

Les gens sentent sa respiration, une indéniable présence  qui tremble.

Une peau tout près.

Alors, ils sont là, se tiennent sur les pelouses, dans l'ombre langoureuse des quais, dans le tamis des lumières de wood, autour du miroir d'eau et dans les courbes couchées de la cité qui n'a pas envie de dormir, toute suspendue qu'elle est à son ciel marine et à ses rêveries de promeneuse languide.

Une réussite, monsieur Juppé !4216837500_416e7bd883.jpg