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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 15:32

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Je me fais un café. Une noisette.
Une noisette pour un écureuil voyageur, sa malle aérienne au-dessus de la mer,
ou plutôt non...
L'écureuil serait assis devant la mer, la tête dans ses nuages, tout un ciel de figures qu'on devine dedans toujours.
Tiens, là... là, regarde !
Le ciel est une image, une immensité qui s'invente sans cesse, se prolonge infiniment,
qu'on croit tenir en plein vol, qui échappe quand même... 
...on ne cherche pas à vouloir le saisir, on le sait là. Là. 
Là, l' écureuil assis devant une image, la mer roulée dans ses paupières, une malle aérienne dans ses soutes.
100 3309

26 décembre 2009 6 26 /12 /décembre /2009 11:48
    100 3225                        


Tant pis s'il est tard dans la nuit et ce midi,
allumons au creux de nos mains
une cigarette !

Nous avons peur que tout s'arrête
de la vie et des parfums, des livres là, des crayons sur la table, de ce temps entêté qui calme parfois le matin,
allumons une cigarette !

Mes yeux tiendront leur corde.

100 3224

25 décembre 2009 5 25 /12 /décembre /2009 13:28
                                                                                                                          

Oui, il y a de bien belles nuits. Je pense à ma ptite Isa qui a mis au monde ces deux bébés. Cette nuit.
Une nuit au monde. Resplendissante à cause de ça. Garance et Antonin sont parmi nous, Bonheur pour eux.
Bonheur de les savoir. Bonheur partagé avec vous, Isa, Gilles et petit Simon.
 Et jamais je n'atteindrai à votre comblement, si intime, dans ce que vous éprouvez d'immense.
Mon émotion, toute mon émotion  vous accompagne.
Le jour en était  illuminé, ce matin.



TEMPS 2            
             
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Temps  x.
Désordre de la lampe sur la marche de l'escalier.
Du miroir que je ne sais pas lire.
Une inquiètude vacille.
Garder dans ses doigts la mémoire de la table,
une écorce, des veines d'acajou sous la cire.
La nuit se froisse.
Se fragmente.
Et je compte les minutes, deux par deux,
deux par deux,
deux par deux...
L'oubli qui déjà les contient,
une brûlure qui mord toute la peau.
Ecoute !
Elles s'inventent des litanies ébrieuses pour durer,
un chant d'oiseau de mer, tu vois,
ou l'envol de mes mains, la tête dans leur creux...
Du bois flotté,
pareil c'est pareil, le fagot de la fatigue.
Est-ce qu'une seule allumette la noierait dans son jus ?
Tu disais "c'est une algue qui tremble sous la courbe des cils !"
Les minutes se tiennent ensemble,
deux par deux,
ici,
et mortes d'être là.

24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 18:47

Le temps n'est pas immobile sauf quelquefois. Il va et vient. Parfois c'est du très doux, parfois une râpe. Parfois une râpe...
Alors après le Temps 3 d'hier, voici le Temps 2, un demi-tour sur les heures, "un demi-tour", tu parles !
Je tourne juste un peu la tête.
Demain, il sera temps pour le Temps 2.




TEMPS 1

Temps x.
Incertain,
une nébuleuse échevelée à n'y rien comprendre.
S'accouder à la table et compter les minutes deux par deux.
Se dissoudre dedans pour le rien qui les meuble.
Un décor à l'intérieur de soi,
une lampe égyptienne,
sur le mur, un miroir où se fouiller les yeux.
Chercher une ombre dans l'ombre des cils...
La peau de la pupille a pâli tout à l'heure,
une algue noyée dans son eau et qui tremble.
Deux par deux, les minutes,
des couples imaginés, en marche vers nulle part,
vers une nuit x, les veines incendiées,
le coeur étranglé par le break-down des heures,
se souvenant d'une fontaine,
d'un café sur une place,
d'une broussaille,
des pierres sur un chemin.


23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 20:10
Temps x.
Une perdition au coeur de la lampe égyptienne,
et du miroir.
Est-ce que sauver mes yeux est encore possible
dans les minutes mortes ?
Abandonnées en moi,
à jamais dans ma caisse,
dans mes mains, la tête sur la table.
Dis-moi, toi, si je m'endors
dans cette broussaille où je m'avance,
une rumeur d'oiseaux de nuit.
Ici.
Dans la nuit.
Compter les minutes, deux par deux, ne sert à rien.
Mon visage s'enlise dans son sable,
un effondrement des heures,
un éboulis de moi-même
pour passer à demain.


Un immense merci à mes amies Claire, Nathalie, Mû, ma soeur chérie Marie, ma Carole l'adorable, et toutes celles et tous ceux présents et là. Là .
22 décembre 2009 2 22 /12 /décembre /2009 20:37
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C'était hier, vous voyez.
Cette porte qui se referme.
C'était hier, et je me souviens très bien quand cette porte s'est refermée.
Sait-on jamais sur quoi une porte se ferme ?
Sur quoi elle s'ouvrira, si elle s'ouvre.
Oui, forcément, un jour ou l'autre, elle s'ouvrira.
Je le sais.
Cet insupportable de savoir.

Se faire petite, petite, petite,
en boule de chat, les pattes prises sous le ventre,
nouées tellement qu'on dirait des poings, 
aussi fermés que la porte jaune.
C'était hier, vous voyez.
Pas loin de la nuit et des brumes.
Un incendie du noir
une absence de couleur dans la nuit.

"- Ah ? c'est déjà minuit qui passe?
- Oui. Qui meurt aussi de passer. Qui meurt aussi."
21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 15:02

Merci à Mademoiselle D'enfer(t), ici dans mes liens, de me faire cadeau de cette vidéo sur laquelle elle chante merveilleusement Bach.


Je monologue.
Je te monologue,
fragments d'ombres et de lumières
frissonnantes, transparences pas oubliées
du lampadaire de la rue,
l'enfant qui mange une cigarette russe
et des chichis de foire.
Je monologue des mains,
dans tes cordes,
une litanie des mains, avait dit le peintre,   
une litanie de rien... N'empêche !
N'empêche pas !
N'empêche pas l'oeil qui penche
à l'égyptienne de la lampe
et au tamis des mots diffus...    


Et voilà que tu ris ! 
                                                                
                                                                                                             







              

                                                                   
21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 09:27

100 3020Pour le défi des "Croqueurs de mots", voici donc un Je me souviens initié par Georges Perec. Une façon de porter ici une mémoire vive.


Je me souviens que le rideau du théâtre La Pergola était noir et qu'il s'ouvrait un peu trop vite, en grinçant sur ses filins d'acier.
Je me souviens d'un café sur une place avec une fontaine.
Je me souviens de deux cygnes qui nous ont fait rire, "Putain de cygnes !" t'as dit.
Je me souviens d'un soir étrange et fou où je pensais mourir, de honte et de déréliction, au coin d'un mur.
Je me souviens d'un homme, tournant sur lui-même, gare Saint-Charles, à Marseille.
Je me souviens du Talgo, Irun-Cadiz.
Je me souviens de Boby Sand, mort d'une grève de la faim, et de Margareth Tatcher qui l'avait ignoré.
Je me souviens de ton grand manteau ouvert sur la nuit.
Je me souviens que t'écrivais dans de petits carnets vénitiens.
Je me souviens du rouge-gorge que mon père nourrissait tous les jours et qui revient encore, en nostalgie ?
Je me souviens de ta chemise ceintrée, à carreaux marron et orange.
Je me souviens du cimetière juif à Prague, tu m'avais consolée de toute cette souffrance.
Je me souviens d'Alger et du grand vent sur la baie.
Je me souviens d'un chat à qui je prête des intentions philosophiques.
Je me souviens d'un môme, assis devant la vitre de la classe, qui disait se voir jouer dehors avec les autres.
Je me souviens de ma fatigue quand je tombais comme une enclume dans le lit.
Je me souviens de Conforama.
Je me souviens de la chaise comme une main ouverte, ou de cette main ouverte comme une chaise...
Je me souviens d'un graffiti rimbaldien dans la cage d'un ascenseur "elle est retrrouvée, quoi ? l'éternité, c'est la mer allée avec le soleil."
Je me souviens d'un lys blanc dans une bouteille bleue.
Je me souviens que le rideau du théâtre de la Pergola se fermait tout doucement, je pensais, moi, que ça ressemblait à l'effacement du monde.



 

20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 16:58

pierrot_2.gifConsidérons que la vie est une route.
Considérons qu'il y a beaucoup de routes.
Considérons que nous sommes, tous autant que nous sommes, dans notre petite auto de chair et de sang.
Considérons que la route est longue, avec des autoroutes, des nationales et des chemins vicinaux.
Considérons que conduire des heures et des jours durant est une fatigue. Considérons que le paysage est parfois ennuyeux.
Considérons que les pannes mécaniques surviennent.
Considérons que la petite auto devient une carlingue, pas encore une voiture pourrie, non, une carlingue, et qu'il est interdit d'en changer.
Considérons que chacun doit se débrouiller avec la même tout le long de la route.
Considérons que sur le chemin, on rencontre de bons mécaniciens et parfois des gougnafiers (y'a qu'à voir celui de Johnny Halliday, paraît qu'il était cher pour une révision très aléatoire ! Mon père d'ailleurs disait toujours que les mécanos, c'est rien que des voleurs !).
Considérons donc qu'une retape est parfois nécessaire.
Considérons que les arabesques filaires du moteur réclament parfois des sustances (essence, huile, antigel etc...) enrichies, pour des reprises alors spectaculaires en côtes ou en cas de doublage d'un camion poussif par exemple ).
Considérons qu'un arrêt, une simple halte sur le bas-côté herbeux peut prévenir d'une panne catastrophique.
Considérons tout cela...

Donc une halte. Entre les étapes.
Pendant que j'étais sur mon aire de repos, un livre à la main, j'ai retrouvé ce mot -là "déguisement".
Et je n'ai pas souri. Je n'ai pas imaginé Carnaval et ses serpentins, moi en Pierrot lunaire, un jour de mon enfance. Remarquez, j'avais pas choisi Pierrot, moi, à vrai dire, j'aurais préféré Colombine, seulement y'avait qu'un déguisement pour nous quatre, c'est ma grande soeur qui avait choisi Pierrot et il avait servi trois fois avant qu'il m'arrive "état neuf", d'où mon goût pour la fripe et autres déballe-greniers, allez savoir !
Non, je n'ai pas souri, pas pensé à Colombine ni à son ami.
Je me suis seulement demandé si on n'était pas tous dans l'obligation du déguisement, pour habiller nos tristesses, invisibles qu'elles sont alors au fond d'une poche intérieure, camouflées dans l'anse de la larme factice de Pierrot. Ne poursuivons-nous  pas sur nos routes, de nos pas empêchés,  "maladroits et honteux", nos pauvres chimères ?
Je regarde les voitures qui filent à toute allure et je ne comprends pas le sens du circuit.
Une fatigue me prend sur le bas-côté, je peux baisser le siège avant et dormir une heure ou deux, rester là quelques jours.
Oui, on m'a dit de faire ça en cas de...
De sortir les valises du coffre, de la malle on disait avant, et de les déposer à côté de moi.
De ne pas composer avec les virages, la tension des virages, les encombrements et la fatigue.
De se décomposer en quelque sorte.
N'allez pas croire qu'il s'agit là d'un malentendu avec la langue.
Non, se décomposer,  veut dire "laisser faire" les choses, laisser faire le temps, laisser le temps faire les choses.

Alors, voilà,  je suis là, recroquevillée un peu sur mon siège, à l'écart de la route que je vois si je tourne un peu la tête.
Dehors il a l'air de faire froid.
Parce que, même ici, parfois, je grelotte.

19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 15:53

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Finalement, la poésie triomphe toujours en s'échappant de soi.
Dans le silence, dans l'attente, dans la solitude... se terrent d'inquiètes vacuités. Mais les mots ont parfois des perspicacités d'un cristal qui
songe. 
Un moment posé pour l' ajustement de leur horloge, l'ajustement du regard, celui du pinceau sur la toile, du burin sur la pierre, de la main dans la glaise...
Triturer la matière et modeler ce qui est possible, là, à ce moment-là, qui ne se renouvèle jamais à l'identique.
Ecouter le son du dedans de cette matière, un piano mécanique peut-être,  puis ce qui résonne de soi vers l'en-dehors.
De la matière, une autre matière tirée de soi.
Des veines et des yeux qui, comme une peau, pâliraient.
Des sensations,
une émotion,
une petite écluse entrebaillée où goutte à goutte une fraîcheur d'agrumes et de fleurs de vigne.
Pour une poétique de ce qu'on aperçoit soudain.

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