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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 09:56

Brigitte Giraud Anorexie Désespoir amoureux de la vie
envoyé par borddeleau. - Découvrez plus de vidéos créatives.

Je mets en lien, ci-dessous,  le bel article de Clarinesse écrit sur son blog L'oeil du vent, en lien ici, évidemment.
Je la remercie encore et vous invite à aller son blog, plein d'intelligence et de sensiblité, toujours.

 http://l-oeil-du-vent.over-blog.com/article-36604662.html

15 octobre 2009 4 15 /10 /octobre /2009 18:44

 

Les Frères Jacques


Rien de plus banal qu'une
pince à linge, deux baguettes
de bois blanc retenues par un
bout de laiton sur ressort !

Et pourtant cette petite chose rassemble toute l'ingéniosité humaine et  son intelligence.
Pourtant cet objet désuet, sur lequel le regard se pose à peine et que les yeux ne voient pas, est un symbole philosophique par exemple.

Cette simplicité de la forme ne peut-elle pas être considérée comme l'expression de l'homme de vouloir ce qui est nécessaire ?
Cette simplicité extrême n'est-elle pas une tentative d'épuiser l'absurdité de la vie ?
Cette simplicité folle ne parle-t-elle pas de l'aliénation de chacun par une implacable détresse ?

Cette simplicité indéniable n'est-elle pas alors une irréalité qui s'ouvre, une opposition manifeste à la souffrance de l'insensé qui nous pince, une révolte à l'aberration qui nous fonde et nous rompt tout à la fois.

Une pince à linge est venue sous mon regard aujourd'hui, j'y ai vu un bon signe, comme une nouvelle heureuse consignée dans un registre.

En "Page", j'ai mis en mon site perso, une nouveauté sur mon blog.

14 octobre 2009 3 14 /10 /octobre /2009 17:27

C'est une question de territoires ?
de lignes brisées ?
Non, de frontières floues.
Le malentendu ou la frontière molle...
Des billes d'humeurs élastiques ou un fil barbelé en couronne sur l'émail des dents, (et ça grince et ça crisse) qui se barrent en longues bandes noires, un chewing-gum réglisse dans la bouche.

Je ne parle pas de politique migratoire, on sait bien que celle-ci ne tolère rien et qu'elle agit selon des règles fixes et son intransigeance.

J'invente ici la frontière floue du malentendu,
ce qui se noue dans l'air, en l'air, l'air de rien,
dans le malaise, le mal dû, peut-être ?
dans ce qui n'a pas lieu d'être mais qui est,
dans la porosité des mots aux naïvetés blettes,
dans l' idiotie crasse de ce qu'on ne prévoit pas...

Dans "L'éducation sentimentale", Flaubert écrit ceci, qui a inspiré ce billet et ce concept que je crée, ici, devant vous, et tout de suite et que je développerai plus tard, la frontière floue des malentendus :

"T'es une idiote, oui, avec tes manières d'amour de la terre entière et tes mines de crayon à cahier dans la terre, qu'une insolente à gifler à la règle, qu'une mignonne à étoiler d'un lys chauffé à blanc sur le sein et au fer, t'es qu'une idiote, ma fille, à croire que la vie est un exercice de style à la plume, quand elle est sa propre tache sur le buvard gonflé des malentendus et des amours mortels.
Elle avait l'air idiote en effet, ce livre à la main, dans lequel elle lisait d'autres mots que ceux qui noircissaient la page, voyait des dessins qui ne s'y trouvaient pas ;  des images heureuses qui n'illustraient rien, sinon son désarroi et un coeur aveuglé, un homme dans son dos, croyait-elle, qui disait "J'en sais rien" quand il en savait bien quelque chose de l'histoire, c'était pas possible autrement."

Mon histoire de concept est bien sûr une boutade. Cela peut paraître bien prétentieux de ma part à ceux qui ne me connaissent pas, ou mal. C'est un jeu, pas dupe de lui-même. Ni plus, ni moins.

13 octobre 2009 2 13 /10 /octobre /2009 17:27


Pourrait dire que ça vient de loin, parce qu'on ne sait pas d'où.
Une commodité du langage qui dirait cette ignorance.
Une émotion comme une surprise.
Une image peut-être ?
Ou un rien de près, de là, à côté, sur la marge de l'oeil.

Juste une paupière close, de là et de si près.
Un rien qui se plante en plein les entrailles.
Un mot tombé à pic au fond du puits comme soudain une détresse,
ou quelque chose qui lâche de sa ferraille.
Le bord d'une falaise, on  croirait ? 
Oui, avec une poche de vide qui craque. 

Une fragilité à l'aveugle, tu vois,
et l'humidité du silence
dans la courbure des cils.
De loin venue, l'émotion !
Une image ou un mot
un rien de près, de là,

puis là.


"Je pris mon émotion en bandoulière et, parce que je ne savais rien ni de sa provenance ni de son chemin, je décidais de garder le secret de ce qui l'avait provoquée."
                                                                                                                                           Maupassant

En dernière minute,
parce que ça ne va pas du tout avec mon billet...

- Je me permets d'emprunter à Humeur noirte (en lien ici ) le sujet de rédaction suivant, je cite le dit Lephauste que je remercie mille et une fois :

"Jean le fils à Nicolas a un scooter avec chauffeur, il emboutit le pare-choc d'une grosse brême, c'était la nuit... Racontez en vingt ou trente lignes vos vacances à la neige."

- Je recommande également le billet de Dominique Emmanuel Blanchard sur son blog Le petit journal de Deb(en lien également ici) "Soirs de colère" :

"...Tristes cires, ahuris du fric et du pouvoir, jouissez de vos frauduleuses impostures, un jour, nous rechanterons ce chant que vous ne connaissez même plus, maintenant qu'un président s'y vautre..."


- Je surenchéris ce que nous dit Dominique Boudou sur son blog C'était demain (en lien ici encore) et dans son papier "De la colère..." à propos du livre de Marie N'Diaye "Trois femmes puissantes" dont le passage choisi s'achève sur cette phrase :

" ...Cette colère familière, n'est-ce pas tout ce qu'il reste, n'ai-je pas tout perdu en dehors d'elle ?"

12 octobre 2009 1 12 /10 /octobre /2009 17:27


Je voulais inspirer la métaphore, moi, m'élever dans les hauteurs humaines, non par excès d'orgueil, mais dans une sorte de souveraineté personnelle, une grandeur intérieure qui ne demandait rien à personne, une exigence de moi-même.
Etait-ce présomptueux de ma part ? Non. Non !
Un engagement entre moi et moi, vous voyez.
Bien que la formulation démente sans doute l' intention, vouloir inspirer la métaphore ne me paraissait ni prétentieux, ni outrecuidant, en regard de la perfection que je me réclamais d'effleurer à défaut d'atteindre, et de cette méfiance que j'ai continûment de moi-même.
A dire vrai, je trouvais même ça joli, ce "vouloir inspirer la métaphore". J'en étais assez curieuse, de cette inspiration-là.

Puis voilà que cette singularité arrive, bouscule la donne et les repères vacillent sur leur socle.
Je m'interroge.
Je me regarde, les yeux  au-dedans de mon crâne. La conscience tenue, oui. Conscience tenue.

Dictionnaire Le Petit Larousse, page 648 :
Métaphore : n.f. RHET. Procédé par lequel on transporte la signification propre d'un mot à une autre signification qui ne lui convient qu'en vertu d'une analogie, d'une comparaison sous-entendue (ex : la fleur de l'âge, la lumière de l'esprit, brûler de désir, ficelle au sens de "pain", etc...)
Métaphore morte : métaphore lexicalisée, dont la qualité figurative et poétique n'est plus ressentie.
Métaphore filée : métaphore longuement développée par une suite d'associations métonymique
.

La "métaphore morte", je l'ignorais jusqu'à tout de suite. Je l'ignorais, vous dis-je.
Mes déploiements d'exigence étaient-ils donc vains ?
Manqueraient plus qu'elles meurent, les métaphores, qu'elles s'y mettent, elles aussi, à fleurter avec quoi ? 
des racines de pissenlits ?
Pas assez grandioses, ces pauvres herbes qui verront jamais les lumignons de la langue, ces lampes fabuleuses, les rampes de la scène et les étoiles au firmament.

11 octobre 2009 7 11 /10 /octobre /2009 15:19








J'aime bien la chronique d'Alain Rémond dans le magazine Marianne. Toujours des petites ironies qui viennent titiller l'ordre de choses auquelles on ne pense pas, oublie de penser tant elles sont inscrites dans l'ordinaire des gestes et de l'existant.

Comment ne fonctionne pas un distributeur de café, même à essayer de lui causer avec douceur, le verre en plastique sous la lunette qui ne dit rien qu'un borborygme qui finit par nous accabler d'une bonne dose d'impuissance et de solitude ?

Pourquoi tant de haine à se casser les doigts pour attraper une feuille de papier toilettes dans les chiottes pourtant revus et améliorés du TGV, puis du robinet qui devrait couler son eau dès qu'une main l'appproche, et qui ne dit rien qu'un gargouillis qui finit par nous accabler d'une bonne dose d'impuissance et de solitude ?

Quand les cintres cesseront-ils de se briser en deux exprès sous le poids d'une chemise et demie qui tombe par terre, informe, avec une moitié de ce qui devait la tenir, et qu'on reste avec un bec de canard idiot dans les doigts, tout interloqué qu'on est, parce que ça ne nous dit rien qu'un surgissement brutal de notre impuissance et notre incommensurable solitude humaine ?

Cette semaine Alain Rémond se questionne et interroge nos neurones sur les défilés de mode.
Je lis ceci, jugez plutôt de la pertinence :

"Toujours la même question. Cette question la voici : pourquoi, au nom du ciel, ces dames qui défilent pendant les défilés de mode nous font-elles la gueule ? Qu'est-ce qu'on leur a fait ? Qu'est-ce qu'elles ont contre nous ? Pourtant elles devraient être contentes. Qu'est-ce qu'elles ont à tirer une tronche de cent pieds de long ? Peut-être que ça ne leur plaît pas, finalement, les défilés de mode. Peut-être qu'elles ont horreur de ça. Peut-être qu'elles sont obligées de défiler sous les flashs par leur père, leur mère, leur oncle, leur tante, leur grand-père, leur grand-mère, sans ça, elles se prennent une trempe. Ou bien, elles adorent défiler et on les oblige à faire la gueule. Tu fais la gueule, sans ça tu te prends une trempe, leur a peut-être dit le couturier qui leur fait porter des trucs et des machins."


Moi c'était en fait plutôt le contraire que je me demandais.
A savoir pourquoi les filles sur les grandes affiches de pubs, de montres ou de sous-vêtements, riaient sans cesse ?
Dans la nuit, sur la route, je les voyais ne jamais s'arrêter de sourire et ça m'avait un côté désespérant de les voir ainsi montrer toutes leurs dents quelque soit l'heure du jour et de la nuit. Je les trouvais grotesques et attachantes.
Elles riaient et riraient ainsi, infiniment et à jamais.
Ne diraient jamais rien.
On ne leur demanderait jamais rien non plus.

La gueule du rire suffisait ?
Une absurdité folle à pleurer, oui.
Avec ce plus d'impuissance et ces petits moments de solitude  qui remontent, on ne sait même pas d'où.


Les sculptures sont dues à quatre enfants de Annick, de l'école maternelle de Gradignan. Annick, un être inventif et passionné. Merci à elle;

10 octobre 2009 6 10 /10 /octobre /2009 22:32

Les événements ont toujours sur moi une charge "en trop", une surcharge en quelque sorte, tant  leurs juxtapositions m'apparaissent étranges et me semblent relever d'une imposture.

Pourquoi une image viendrait-elle s'inscrire dans une autre et en évacuer le sens par l'intrusion du sien ?
Les deux images ainsi mêlées, les deux sens ainsi bousculés et peut-être antagonistes, donneraient alors un autre dessin insensé, baroque...
L'une uni à l'autre sans pour autant y consentir, un mariage forcé on peut dire...

Ainsi vont, vont, vont tous les événements.
Ils se mélangent si vite !
et à tant vouloir les isoler, considérer l'un puis l'autre, puis l'autre ensuite, j'ai la sensation de passer un temps fou (fou, c'est le mot, pour moi-même fou et éreintant !)
à malaxer les choses,
à m'attarder infiniment,
à comparer,
à observer,
à ne rien comprendre de "ce vouloir absolument" tout secouer dans le panier à histoires, de ce brouillage des ondes qui allumerait alors toutes les ampoules, jouerait de toutes les fréquences pour un son inaudible et un monde sans mélodie.

Un monde sans mélodie ? Oui, un monde sans plus d'échos, sans rien qui puisse rebondir sur les oreilles de nos murs, sourdes de ce bruit infernal et trafiqué. Une sorte de fond sonore, tellement sonore, tellement vide !
Le hurlement du monde peut plus s'entendre dans ce vacarme...

Et moi, je veux en saisir la musique, retenir le chant du gitan dans la rue, à cheval sur sa guitare, des pierres plein la gorge.

Depuis longtemps, je me serre la tête à deux mains à tenter de dénouer le "maintenant" et "le tout à l'heure", vous voyez, afin de ne pas tout mettre en vrac dans mon sac, donner des reliefs, des hauteurs à ce qui paraît si petit, si peu "considérable" en regard de la profusion des géographies tout autour.

Il y a longtemps, je trouvais cette idée de juxtaposition tout à fait indécente, intolérable, hideuse.
Comment telle chose avait-elle pu avoir lieu en même temps que telle autre ?
Moi, moi dans tout cela, où étais-je ?
Quel espace était donc ainsi réservé à chaque être pour tenir dans ce chaos ?
La souffrance, ici, ne pouvait habiter à côté de la jouissance, là, juste là.
Rien n'allait avec rien.

Non, rien ne va avec rien. Jamais.

L'idée de juxtaposition des choses, de l'empilement des données serait alors une pensée vaine, tirée de mon irréalité interne ?
Non,  pas tant que cela, non !

9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 18:21





Barack Obama a reçu le prix Nobel de la Paix et j'en suis bien contente !

Quoi qu'on puisse comprendre, dire et dédire, l'homme incarne un changement, d'autres règles, des chemins neufs.

Rien dans le monde ne peut être tout à fait pareil après son élection, même si la misère et la corruption sont encore pain quotidien des faibles et des forts.

Rien ne peut être pensé tout à fait dans les mêmes termes, parce que, quelque part, cet homme existe dans sa grandeur d'âme et de coeur.

Ne vient pas de nulle part.
N'a pas grandi n'importe où.
N'a pas détiré sa fibre humaine.

Une forêt d'ombres, qui le tuera peut-être, ne ternira pas la confiance en l'humain qu'il pose en postulat à son engagement.

Alors je me demande quelle pourrait être absolument le prix de la paix, si elle en avait un...
Tandis qu'en moi chuchotent ces mots du discours de Martin Luther King,
le 28 août 1963  :

"Je vous le dis aujourd'hui, mes amis, quand bien même nous devons affronter les difficultés d' aujourd'hui et de demain, je fais pourtant un rêve. C'est un rêve profondément enraciné dans le rêve américain.
Je fais le rêve qu'un jour cette nation se lèvera et vivra pleinement le véritable sens de son credo : nous tenons ces vérités pour évidentes que tous les hommes ont été créés égaux."

8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 17:39



A lire les commentaires qui s'écrivent et que, d'une certaine façon, j'invite à ma rencontre, à vous entendre, vous tous qui venez dans ma maison, à vous deviner, à tenter de saisir vos existences derrière l'écran comme je le suis moi-même à cet instant, je me dis que j'ai bien besoin des autres,
de toi qui me lis,
de ton reflet sur ma vie.

N'en déplaise à Schopenhauer qui voulait se retirer de la foule humaine pour mieux l'observer s'agiter,
n'en déplaise à Céline, l'atrabilaire si peu amoureux du monde des hommes, n'en déplaise à Cioran qui réglait un sort de combat à l'existence,
moi, (n'en déplaise à moi-même !) j'ai besoin des autres.

J'ai beau de défendre des discours qui m'importent si peu, moquer ces mots vains entendus qui ont blessé mon coeur, me gausser des bêtises avec lesquelles il faut quand même cheminer...  j'ai besoin des autres.

Dire mille fois que ce qui existe est ce qui réside dans le clapotis de la pensée...
Donc dans quelques clés que j'essaie d'utiliser pour ouvrir des portillons qui donneraient sur des soupiraux, donnant sur des jalousies, donnant sur des meurtrières, donnant sur une arrière-cour ouverte sur l'océan, des vagues à n'en plus finir, un remous fabuleux de rouleaux liquides et mousseux, des algues ou, c'est pareil, des idées tirées du fin fond de ma plage instable.

A moi, l'eau de mon sang lavée ravinant mes troncs d'arbres pas morts.
Pourtant quoi ? j'ai besoin des autres.
Et de leur vie et de leurs veines, de leur intelligence, de leur fragilité, de leur humanité, de leurs bonheurs et... même, même de leurs trouilles bleues.




"Ils vivent, ils vivent tous !
Comment toutes ces vies
se contiennent-elles dans des mots,
des mots pour chacun,
des mots de chacun,
partagés là,
dans cet ici
qui est ma maison
et un ailleurs."








 
7 octobre 2009 3 07 /10 /octobre /2009 18:52

 



Longtemps, je me suis levée de bonne heure...
Ca ne m'a jamais semblé très naturel ces six heures et demie / 7 heures moins le quart expurgées du réveil qui braillait, l'infâme !, gimmicks etl infos du jour d'une rythmique infernale, à n'en comprendre rien d'abord, sinon d'ouvrir les yeux sur une autre terre, à cent mille miles de toutes rêvasseries que l'on vient d'habiter.
Combien de fois ai-je gémi au-dedans de moi-même, pauvre âme solitaire ! devant mon bol de café au lait que je me jurais bien un jour de prendre au lit, parure blanche et bleue en jetée, déshabillé de satin pâle sur peau de pêche, un fil d'ange dans les cheveux et un livre dans chaque main ? 
En somme, j'inaugurais en silence l'idéal des heures neuves dans une pluie chuchotée au-dehors et sur les vitres, derrière le rideau de mon théâtre perso, un fauteuil déhoussable ikéa, appui-tête et bois blond, aussi reposé que moi sur les coussins plumes d'oie élevées en plein air.
Combien de fois ai-je gémi donc ? ...Puis me suis-je récupérée très vite parce qu'il fallait faire vite. Déjà, la pluie ne chuchotait plus mais tombait bien dru, en longues gouttes pendantes guillotinées par les essui-glaces, éperdues sur le pare-brise de la voiture qui toussait.

Puis ce matin, un rendez-vous m'a amenée en ville.
Quelque chose dans l'air m'inventait le plaisir de respirer une fraîcheur,
de marcher (un pas après l'autre dans cette magie simple, si simple),
héroïne d'un roman à deux balles peut-être, ou tiens ! d'un chef-d'oeuvre, yes ! un chef-d'oeuvre même pas encore imprimé sur les rotatives du génie, tu wois, inconnu au bataillon des libraires, hors du champ de tout ce qui a été écrit, de tout ce qui serait imaginable, de tout l'existant des manières à transformer le monde pour en construire d'autres, d'autres et d'autres encore.


"Quelque chose se prépare", je me suis dis et je ne savais pas quoi.
La noisette dans ma bouche écureuil roulait son marc de café et me donnait la main.
La pluie ?  
La pluie peut-être, allez savoir ! que je n'entendais pas et qui se chuchotait quand même...

La pluie partout déjà.
Et la pluie nulle part.