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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 13:42
 

 

 

Le Trio Joubran, ce soir. "A l'ombre des mots", ceux de Mahmoud Darwich, de son "Art d'aimer" et je pense à Ovide que je lisais il y a longtemps. Je ne me souviens plus du livre, mais il était question de l'Amour, et ça valait bien une Craven A aux lèvres.

 "A l'ombre des mots", comme on dirait "A l'ombre de nous". Des bureaux de tabac dans les poumons, l'ombre d'un autre sang avant  le fantôme imposteur sorti d'un brouillard , manière irréelle, immatérielle, ineffable d'un commencement autre, d'une nature autre, d'une indéfinissable autre courbe de la ligne des boulevards. On ne reconnaît plus le chemin du désir sur les plaques des rues. Hier soir, 30 mars, j'ai vu pour la première fois celle d'Emile X, mort un 30 mars, à qui la ville rendait hommage. Emile X, sur ce bout de trottoir, en1914, et oublié depuis longtemps. Comme on oublie tout.  Quand on veut oublier. On oubliera. Les hommes s'oublient toujours. Non, ce n'est pas ça ! pas vrai, l'oubli ! Ce sont les pensées qui se mettent à l'abri. Et se laissent. On se dira après qu'on s'était  trompé de mots. Quelquefois les pensées n'y tiennent plus (à quoi ? allez savoir ! se trouvent des mélancolies...) et... "c'est dire comme la date, alors, se redresse dans l'oubli,  l'efface..."

Trio Joubran. Dans leur voix, des notes galopent par-dessus la ville. Sur quel air danser ? Quelle musique ?

Je me chuchote ces mots : "avant que l'on ne prenne peur..." et je ne sais pas ce que ça signifie au juste. Une  absurdité des choses me sidère et me cloue,   fore le coeur.

"Le trio Joubran", A l'ombre des mots du poète, un  envoûtement d'un Art d'amour. Mahmoud Darwich, l'exil d'une terre, de tous ces chemins, toute sa vie, un errant.

Tombera en arbre sec, trop sec, juste une oeillade accordée, un espace de miel noir, nuit sans lune.

 

 

30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 17:26

imagesle-coeur-regulier.jpg

   Merci, merci à Isabelle Lagny de m'avoir offert ce livre. Je voulais en parler depuis longtemps...

Parfois les mots peuvent manquer. Manquent.

Ce sont eux, les mots du livre  qui n'en finissent pas de parler...

 ...et retentir, se fracasser contre le mur de ses émotions, et les piler, les émietter et projeter des lampes sur ce qu'on sait de soi, sur ce qu'on sent, sur ce qui ne se dit pas à qui ne veut pas entendre.

Les émotions sont les symptômes les plus justes de soi-même. Comment comprendre si on s'éteint à l'éprouvé ? Et à l'épreuve ?

"Le coeur régulier" est le constat du malentendu, du mal-entendu, même quand on ne le voulait pas et que la vie échappe.

"Vu de loin, on ne voit rien", disait Nathan. Et la vie de l'autre devient étrangère et jusqu'à la falaise, et jusqu'à la chute... Celle de l'autre et la sienne.

Ce livre'est l'histoire d'une chute.

Ce livre est la chute. Qui a lieu. Une lucidité de la chute. Le ravage de la chute.

 

"J'ai parlé en les regardant. J'ai parlé en pensant à Nathan, à sa mort, à ma propre vie, à ses derniers mois, ses dernières années. Je m'étais tellement trompée. Sur tout. Sur chacun. Sur moi. Toutes ces années, je m'étais tellement échinée à me perdre, à me fondre dans le décor, à me noyer dans la masse. Je m'éatis noyée tout court."

30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 13:52

 


 


27 mars. UNADEV. Conte poétique "L'Ange".
La poésie déploie ses formes. Elle est multiple, on sait ça.
Elle se déplace dans des lieux de proximité, va à la rencontre du public et le happe. Il se laisse faire et prendre, une histoire d'amour en somme qui pousse sa petite graine.
Ici, j'ai filmé la chanson finale. Faudrait avoir vu avant. Pour les liens avec le texte de Garcia Marquez et son univers magique, fantastique qui parle de l'humain. Une résonance de la rumeur et du souffle.
C'est une histoire d'ange, ou plutôt d'un vieillard aux ailes immenses. Dans la cour de Pelayo, tout un monde vient, comme à la foire, voir "la chose" : des curieux, des malades, des profiteurs, des... On vient voir le vieux, cet Ange des nuées, miroir de tous nos visages...
Alors pour la suite, chut !
Un conte interprété avec talent et en solo par Caroline Ducau Martin qu'on découvre aussi chanteuse, accompagnée par les notes accordéonnesques et la voix de Thierry Oudin.
Ecoutez ! Moi, j'adore cette chanson qui fleurte avec la mélancolie.

30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 02:15

 

photos dessin 015

 

Couche de craie. 

Une neige sur les joues.

Ou une astuce pour la taie de l'oreiller bien ajustée à la tige de la tête penchée sur sa tige.

Dormir un peu à présent.

29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 18:22

 

 

 

12 mars. Institut de Journalisme de Bordeaux Aquitaine.

Le Théâtre des Tafurs, dans une mise en scène de François Mauget, met en espace et en voix "Poèmes sauvages" de Serge Delaive.

J'ai capté ces deux minutes.

Au hasard. Et pas au hasard. Ce qui est dans ma boîte sidère un peu. Des mots, du poète, qui troublent, les optiques. 

 

29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 05:17

  27 mars 2011. L'Opéra National de bordeaux Aquitaine accueille le Théâtre des Tafurs pour conter à trois voix la poésie de Jean-Paul Michel, "A quoi sert la beauté mortelle ?", en compagnie de musiciens de l'ONBA.

 

L'avant-scène, l'avant-spectacle, l'avant-première, ce sont des calages ultimes, des sons, des archets des cordes, des accords au plus juste de l'espace et de ses résonances.

C'est aussi une salle vide.  Des comédiens, concentrés sur leur concentration... Attention, ne pas déranger !

J'ai filmé ce temps, et des pages, et des notes, et des voix, et des regards tendus vers... 

 

 

28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 23:30

 

 

 

 

12 mars 2011. "Accouchement de choses" de Mohamed El Amraoui est mis en voix et en espace par le Théâtre des Tafurs, à l'Institut de Journalisme de Bordeaux Aquitaine.

Son écriture scande la vie, l'instant, la mémoire de l'instant. Le monde s'y incarne et cherche, dans la langue, où inscrire le chant de l'exil,  des jours ordinaires chargés de pierres et de cendre, de quelques dates, de quelques traces, des flèches au coeur où bat le sang.

 

"C'est dire combien, la date se redresse dans un oubli,

l'efface..."

C'est magnifique, ça, vous voyez !

28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 18:26

Sur pointes des pieds. Dans le champ de son coton.

On écoute ce qu'on est.

Guenilles à la nuit. Tête pliée, sur le coude,

coudes pliés, aux genoux.

Une sauvagerie aux lèvres, sfumato de croches grisailles, d'accents graves,

obtus sur l'angle du ciel à la nuit, entre les rideaux de la fenêtre et les doutes,

une cigarette ou une pâte à reboiser  sa solitude.

 

 

 

 

 

25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 23:55

 

 

  J'ai d'abord donné à voir cette vidéo des réalisations de Anne Krémer sans texte, ici. Vos commentaires de son oeuvres, des ressentis, sont venus. Et je ne saurai mieux dire que ce qui s'écrit, ce qui s'est écrit.

L'oeuvre attend les regards. Elle est là. Dans son immanence.

Et je n'ai plus envie d'ajouter d'autres mots aux vôtres. Elle existe et c'est bien. Elle voyage. D'un imaginaire à un autre imaginaire. Et l''essentiel sera dit.

23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 23:16


Prendre un rythme dans sa marche, se dire d'aller lentement, mais faire, faire ce qui se doit d'être fait, ce qu'on s'est dit en se levant. Pas envie. Non pas très envie d'aller et de venir. Chercher du sens.,,  et le trouver. Forcément. Alors raison de plus pour aller et puis venir. Se décentrer de soi et aller vers l'autre, venir à l'autre. Donc faire quand même et on verra plus tard pour soi-même quand on s'ecrasera dans sa fatigue. Puis voilà qu'il fait beau, une chaleur dans les veines, des gens aux terrasses des cafés, de la vie qui parle à la vie. Bouger sa peau, les yeux piquent à vouloir se fermer. Lumière à la verticale perçue au travers d' un tuyau pour "La beauté des loutres" d'Hubert Mingarelli.

- C'est beau une loutre, hein? 

- Oh oui alors ! 

- Tu en as déjà vues, toi ? 

- Ben non ! Mais je crois que je peux l'imaginer et que ça me plairait drôlement !

Voilà. Imaginer ce qu'on n'a jamais vu. Ce serait comme ça, ou peut-être comme ça...?

Non ! juste comme ça, tu vois, une "lumière juste", plantée dans les yeux, et on inventerait, on inventerait, on inventerait.,,