Un chemin de vie,
de ma vie, de nos vies...
Oui, tu as raison. On se rejoint encore.
Pour tous les êtres sur cette terre, il s'agit de prouver son existence,
du neuf, toujours, pour son unicité.
Voilà, on se dit : "Je suis, moi, une et indivisible, je vis, je bouge, et même, il ne m'a jamais plu d'être habillée d'un avenir préfiguré, de contraintes qui ne demandaient pas mon avis, surveillée par un allumeur de réverbères qui faisait parfaitement son boulot d'allumeur de réverbères, avec pour tout credo : La consigne, c'est la consigne ! "
La loi m'assomme, me fatigue, me rompt. Je hais la Loi, avec sa grande aîle majuscule, quand elle casse et assujettit les êtres.
J'ai peut-être encore trop de jeunesse en moi, qui sait ? A m'insurger contre des moulins écroulés.
Alors, je ne peux que souscrire à ce que tu dis, ce "vouloir s'emparer de la vie". Maintenant et tout de suite. Parce que "l'avenir dure longtemps", quand la balle des jours a perdu ses rebonds ...
Tout ce présent qu'il convient de prendre...
...mais il est des moments où je ne peux aller plus vite, aller plus loin... Comment dire cela sans banaliser la pensée ?
Voilà, Camus me fait signe, il parlera à ma place.
" Parfois, tout ce qu'on propose est de décharger l'homme du poids de sa propre vie. Et devant le vol lourd des grands oiseaux dans le ciel de Djamila, c'est justement un certain poids de vie que je réclame. Le reste ne m'appartient plus."
On ne sait plus bien l'aiguille sur la balance,
quand on sait ce que pèse la vie,
dans ce peu.
On s'en revient pourtant,
une folie à la renverse.
Et le monde plein les mains.