Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 18:03

Un livre : "Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée", dans la collection Une chandelle dans les ténèbres

Brigitte-Axelrad.jpg

Il faut dégager des lueurs pour comprendre... Ce qui s'invente chez quelques-uns, et qui arrive à faire sens : les émotions vécues, raboutées à d'autres émotions, constitueront une manière de "souvenir"  qui creusera comme une pelle. 

Brigitte Axelrad, professeur de philosophie et de psychologie à l'université Stendhal de Grenoble et membre du comité de Rédaction de la revue scientifique de l'Association Française pour l'Information Scientifique, adossée aux écrits majeurs de Elisabeth Loftus, tente de répondre de façon claire et pédogique aux patients, aux familles, aux professionnels, aux juristes qui s'interrogent sur les thérapies de la mémoire retrouvée et sur leurs conséquences destructrices pour tous ceux qui en sont victimes.

Que dire d'un système de croyances mis en place et bétonné, expliquant tout, absolument tout, comme la solution qui tombe à pic, afin de résoudre des conflits internes ? Le "tout" sera preuve et la contestation impossible, rien ne sera vérifiable, reposant uniquement sur la supposée parole/vérité.

Ce livre tente d'éclairer les ravages des "faux souvenirs retrouvés" vingt à trente ans après que les faits incriminés sont supposés s'être produits, alors même qu'il n'existe aucune corroboration indépendante de leur existence.

Ce livre, construit sous la forme d'une longue conversation, est un chemin balisé de petites chandelles vers une compréhension d'un phénomène sociologique. Qui est douleur. Seulement de la douleur. Terrifiant !

 

11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 13:58

C'était à l'école de Bruges. Dans la classe de Christine. Avec des petits qui ont acquis la lecture et l'écriture cette année, leur CP. C'est qu'il en faut des tours, et des détours à la part de l'enseignant, pour ne pas les perdre en route et tenir l'effort de tous, c'est-à-dire de chacun.

Et puis il y a eu cet atelier d'écriture. Une fenêtre supplémentaire ouverte sur le pouvoir des mots, la liberté qu'ils sont, pour dire. Se dire. Les enfants, alors, se sentent devant quelque chose, de grand, ce quelque chose d'autre qu'on nomme "découverte" peut-être. Et la langue sera brassée, creusée à leur guise, à leur manière, le regard un peu ébloui des mots semés. Qu'ils en soient étonnés, de ce plaisir des mots !... Un plaisir qui ne sera pas jeté à la poubelle, et banalisé. Le plaisir est tellement important !

Les voix demeurent !

Elles s'offrent, les voix,

et s'écoutent longtemps à l'intérieur de soi.

S'écoutent. Pour grandir et pour cette "expression de vivre".

Pour cela, il y a des passeurs : des enseignants, le plus souvent. Ce sont eux que les enfants rencontrent tous les jours. Alors l'école est le bon endroit, oui. Christine fait partie de ces êtres-passeurs. Le plus grand compliment qu'on puisse faire à un enseignant. Transmettre la force de la liberté à puiser en soi... Bonheur d'en avoir rencontrer un, on s'en souvient toujours. De cela, je suis certaine.

Voilà ! Les textes des enfants, (écrits lors de l'atelier et à partir d'un texte de Thomas Vinau tiré de "Nos cheveux blanchiront avec nos yeux") ont été enregistrés par Christine. Les enfants en sont fiers. Ecoutez-les.

 

 

 

 

8 juin 2013 6 08 /06 /juin /2013 23:49

  Il paraît que la poésie ne se vend pas, il paraît que la poésie n'intéresse plus personne... Il paraît que la poésie...

 

Une surprise pour moi aujourd'hui en ouvrant l'ordinateur. 

Je remercie Franck Oslo Deauville pour son émission poétique, et ce talent qui la porte, son talent. J'aime son émission depuis que je la connais. La poésie à l'honneur, c'est pas si fréquent, avec de la musique qui tremble rock et pas que, c'est pas toujours, hein ? Des textes de qualité, vous verrez, vous entendrez, vous écouterez. Et il y a aussi le mien, une "Ricoche" qui va, va bien dans la voix...  A 29'52, il y a le mien. C'est un bel étonnement. Cadeau du jour. Qui poétise le jour décidément. Ce 8 juin, Dominique est Place Saint-Sulpice à Paris, parti à l'aube sur son solex.

Il paraît que la poésie ne se vend pas, il paraît que la poésie n'intéresse plus personne... Il paraît que...

...que c'était la dernière séance !!!...  Nous, on n'a pas vraiment  envie qu'elle s'arrête, non !

J'ai bien prêté l'oreille et bien entendu une rocaille dans la voix de Franck Oslo Deauville, tout à la fin de l'émission. Alors on se dit que L'étoile dans la gorge, on veut la garder encore. Que pour respirer, on en a besoin.

 

 


 <iframe width="100%" height="166" scrolling="no" frameborder="no" src="https://w.soundcloud.com/player/?url=http%3A%2F%2Fapi.soundcloud.com%2Ftracks%2F95932064&show_artwork=true"></iframe>

  Émission de radio musicale et poétique diffusée sur "Radio Soleil 35".


Playlist & Textes:

Motörhead - Ace of Spades (live)
->(Texte) Anna de Sandre - Une rapide conclusion ("Un régal d'herbes mouillées"/Edition Les Carnets du Dessert de Lune)
The Heavy - that kind of man
->(Texte) Anna de Sandre - La Traversée("Un régal d'herbes mouillées"/Edition Les Carnets du Dessert de Lune)
Janis Joplin - Piece of ly heart (take another)
The Bees - These are the ghosts
->(Texte) Al Denton - Poème pourri
Lau Nau - Valolle
Cocorosie - Gravediggress
->(Texte) Brigitte Giraud - Ricoche la nuit
Tricky feat Francesca Belmonte -  Nothings Changed
N.A.G - la chouette
DIV (musique Hnova) - Nova
Dandy Teru - RWNVLL, feat Tchad Unpoe
N.A.G - Une buche, une luciole
Oiseaux-Tempête - Opening Theme (Ablaze in the Distance)


Liens:

Anna de Sandre: http://biffureschroniquesads.wordpress.com/
Edition Les Carnets du Dessert de Lune: http://www.dessertdelune.be/
Al Denton: http://al-denton.blogspot.fr/
Brigitte Giraud: http://www.deb33.com/brigitte/index.html
Div: http://sameoldshit.canalblog.com/
N.A.G: https://soundcloud.com/n-a-g-1

2 juin 2013 7 02 /06 /juin /2013 16:59

"Le Grand Bazar". On reconnaît la patte de Marie. Marie Pustetto, metteur en scène. Sa sensibilité du jeu, au creuset des textes de Ghérasim Luca ("Héros limite") et Charles Pennequin ("Pamphlet contre la mort"), son talent et cette générosité qui court jusque dans la salle. Alors forcément les acteurs actent, ils ont pris tout en eux et le redonnent. Ils sont cadeau.

Des textes forts. Simplicité des costumes et des accessoires. Les mots sont persistants, claquent plus encore. Dans les tripes. Ils sont là, les comédiens, avec leur bâton rouge... Vie, mort, qui hantent. La parole qui hante. Le silence qui hante. Et la solitude. Et tout ce qui perce la peau et fouaille la tête.

Ecoutez.

 

 

 

Mise en scène | Marie Pustetto

 

 

 

 

28 mai 2013 2 28 /05 /mai /2013 16:30

Je ne connaissais pas Marcel Moreau. Les lectures, vous voyez, servent à ça : faire circuler les mots et les textes,  donner envie de découvrir des écritures. Et moi, ça m'a donné envie, oui.

Marcel Moreau est un "torturé". Vous me direz que l'adjectif qualifie tas de poètesMARCEL-MOREAU-2.jpg ! Je n'en connais pas un seul, pas un seul, qui ne le soit pas. Mais Marcel Moreau a le torturé qui passe mal. Il est toujours à peu près inconnu, comme si personne n'osait se brûler à ses mots. Maurice Nadeau lui-même l'a refusé à la Quinzaine Littéraire, alors quand même... Ca intrigue !

Daniel Crumb raconte que Marcel Moreau écrit sur de grandes feuilles, et que ses mots forment des sortes de grands croissants de lune, des manuscrits/dessins originaux qu'il finit par offrir à ses amis. Et ces dessins, comme des partitions musicales, deviennent des livres, une bonne cinquantaine à son actif. Les grands tourments intérieurs n'en ont pas fini de le dévorer. Il est toujours bien vivant, Marcel Moreau, avec cette force de vie qui permet de parler de la mort et de l'apprivoiser. Enfin quelque chose comme ça...

 

 

 

 

 

 

27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 18:22

La boîte continue de jouer.

Cette fois, c'est le comédien et metteur en scène, mon pote  François Mauget  qui évoque l'écrivain Louis Calaferte. Il lit d'abord un texte, extrait de "Septentrion", puis il raconte l'homme, l'écrivain et sa part maudite, la censure qui le nargue, mais pas autant que lui, et les ressorts vivants qui vibrent toujours autour de Calaferte. 

 

La boîte à jouer, suite. En attendant...

 

 

 

 

26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 12:00

16 mai dernier. "La boîte à jouer" accueillait François Mauget et DPirotte3.jpganiel Crumb pour une évocation/lecture de leurs rencontres. Rencontres de poètes, ben oui, tant le temps passe et que les voix demeurent, même celles de ceux qui sont  vivants !

La poésie est aussi affaire de vie et d'ici, de maintenant, d'aujourd'hui et d'ailleurs. Poésie d'êtres en exil de leur terre, en exil tout court, un exil d'eux-mêmes parfois, des déracinés volontaires ou non, (volontaire, c'était le cas pour Pirotte !).

Donc, Daniel Crumb évoque ici sa rencontre Jean-Claude Pirotte, prix Goncourt de la poésie 2012, s'il vous plaît !

Faut dire que sa poésie me plaît, pauvre et pas tant, pauvre et pourtant, pauvre et charnelle,  quelque chose de la "séparation" toujours présente, et des pirouettes sur la langue, comme la vie qui en fait des tonnes, des pirouettes et des séparations.

Puis, dans la chute du poème, (une chute à venir on sait bien), une part si large pour l'émotion qui chahute les hommes, en rage et en solitude.

 

 

 

 

20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 04:20

bacon

 

 

 

 

"Sang sur le sol"

huile et pastel sur toile

198 x 147,5 cm

coll. de l'artiste

 

 

 

 

François Mauget et Daniel Crumb présentaient l'autre soir une esquisse de spectacle : "On est tous des moutons".

"On est tous des moutons", ou "On n'est pas des moutons", à vrai dire je ne sais plus bien. Mais nous voilà dans une sorte de bergerie à textes avec des moutons à plumes.

Depuis des années de rencontres avec des poètes, il s'en était tissé des histoires !  Histoires de mots et de vie. Ce qui arrive entre des êtres amoureux de lignes et de livres, qui se suivent de loin en loin. Comme de bons moutons, des animaux écrivants, pensants et disants, des  bêtes émotives qui ne se prennent pas le chou, mais le partagent.

Cela a commencé drôlement, vous me direz.

Quelqu'un du public tirait un papier sur lequel était inscrit un nom. Et c'est Francis Bacon qui est sorti de la mangeoire. Pour un écrivain, on pouvait penser à pire !

C'est Daniel Crumb qui s'y est collé. Une idée à lui, vu qu'il avait rencontré le peintre un jour de nuit. Crise d'asthme pour l'un, crise conjugale pour l'autre. Alors il a tout pris en lui, et il a ouvert les yeux. S'est dit sans doute qu'il ne devrait rien oublier, que chaque détail avait son importance. Enfin, une importance dont il ne savait peut-être rien au juste. Il savait seulement qu'il n'était pas n'importe où, ni devant n'importe quel mouton à cinq pattes.

Plus tard, il a écrit des textes d'après des toiles de Francis Bacon. En voici un.

 

 

 

 

 

19 mai 2013 7 19 /05 /mai /2013 18:12

Quelque chose t'avertit que les rideaux tombent très lourd sur le carrelage.

Tes pieds ont froid.

Dites pas que les souliers ont envie de glaise !

Le temps passe son ombre sous les portes.

Tu fais exprès du bruit avec la chaise.

Tu attends sa réaction.

Et rien n'arrive.

 

Puis.

Le ciel, encore,  pleut,

jaillit sombre à la renverse.

Quoi faire du feu,

quand tu découvres un coeur de cendre

à vif

au milieu des mots ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 
17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 00:14

L'écorché au fond de la classe. En général on les appelle "Oscar" je crois bien, ou quelque chose comme ça, et je ne sais pas pourquoi. Un squelette humain qui pendule au bout de sa potence. Je me souviens de ça. Ou comment au bout de tant d'années tenir ce truc à distance... C'est après qu'on saisit l'image que c'est et qui reste.

Je ne sais pas très clairement la raison de ce souvenir qui apparaît. Peut-être qu'avoir entendu des textes et des gens parler de leur vie fait sursauter des mouvements d'horloge. Un rire pour se défendre contre de vilaines idées. Un silence pour se sauver du monde et de son bruit. Un repli qui ne se voit pas. Un verre de vin pour se moquer de tout, en vrai, on ne se moque de rien.

On paraît, on apparaît. Voilà tout. On pare à la grimace qu'on dessine sur son visage. On voudrait que la nuit pétille avec des étincelles. Des feux artificiels. Des ciels. Et puis.

On sursaute au moindre bruit.