Paradoxe du mot. Rêve/cauchemar, dormir à poings fermés et à poings serrés, ce n'est pas la même chose. Se lever du bon pied ou du pied gauche. Rire ou pleurer. Le sommeil réparateur des larmes au réveil.
Abandon : fait de s'abandonner à toute réserve, toute retenue
ou d'être abandonné, délaissé.
Je prends ce mot "abandonnée", sans exemption de sens,
et dispensée de rien, le pire avec le meilleur.
C'est une facilité dans le discours, une simplicité, une négligence heureuse. On parle avec abandon, on rêve aussi avec abandon. Abandon séduisant, gracieux et doux. C'est une confiance entière en l'autre à qui on se livre sans contrainte. Un don de soi-même.
C'est aussi le sens qui perd son sens pour un autre et le mot se décline différemment. Ce sera quitter, être quitté, être sans soin, être sans moeurs aussi.
Abandon a le sens actif et le sens passif.
Littré prévient : "Il faut donc toutes les fois qu'on se servira de cette construction, prendre garde à l'amphibologie et, s'il reste du doute sur le sens, changer la tournure."
Donc faire attention à l'amphibologie. A vrai dire je ne savais pas ce que c'était que l'amphibologie. C'est donc l'ambiguité possible dans une phrase quand elle pourrait contenir plusieurs sens.
"Je me suis réveillée en pleurant des larmes, abandonnée". Là, on dira que les deux sens y étaient.
Alors Terre à l'horizon, reprendre pied, être portée absolument par le dessous de ses yeux et ce qui là.
Et je me souviens de cette musique dont je m'étais servie au théâtre et qui portait. Porter : méfiance avec ce mot-là, non ?
Je suis portée par... Je suis... Je ...