Donner mon regard sur le monde, ce qui me réjouit en cela que c'est la seule chose possible de faire.
Candy Man
Comme un solitaire
qui se tient de longs discours,
je parle à ceux qui vivent en moi :
notre beauté
fut prise,
mais s'est rendue fièrement.
Observez nos fantômes en guenilles
descendre vers nous des collines,
sur l'herbe folle
d'une nuit tremblante.
Pour déjouer la peur,
celle qui dure,
mon sac est vide de ses tours.
J'offre une trace de sourire
au jour qui vient,
lui demande
de me guider,
car je suis plus vaincu
qu'un pauvre quand
il est mis en terre.
J'en veux pour preuve
tous les mensonges
qui s'étirent sur les chemins d'hier
et me longent comme une rivière.
Je suis l'homme de paille
de mon enfance de fer.
Silence est demandé à mes pensées,
un doigt sur mes lèvres.
Je rejoins le hamac
où je m'échoue
et liquide mon verre.
Je déclare le chapitre de mes angoisses clos
et le bar ouvert.
J'ai glissé sur le monde avec effort | Fabien Sanchez
éd. La Dragonne