Donner mon regard sur le monde, ce qui me réjouit en cela que c'est la seule chose possible de faire.
Photo | Isabelle Lagny
La terre a abandonné aux confluences du vent ses lèvres liquides,
L"agua de março" dans ta bouche a bouillonné sa sève.
Tu ne sais pas où se loge l'horizon
quand tu regardes l'écume sur le bord de
la page
blanche. La nuit pourra descendre
sur tes hélices.
Tu voles loin,
tu dis : "Je vole. Loin."
Tu répètes chaque fois ce mot "loin".
Tu n'en trouves pas d'autres à ce
mystère d'être
encore
en attente
de tout perdre.
Regarde ! Sous chacun de tes pas
un ex voto,
le sacre d'un message contre un désir,
"je t'aime je t'aime"
en conséquence d’un vœu,
qui te serait rendu.
Je ne sais pas pourquoi
je frissonne au soleil.