Bulles de savon en équilibre
sans mémoire
sur la couverture du jardin
Bulles de savon en équilibre
sans mémoire
sur la couverture du jardin
Les idées changées en linge blanc de Calais
la dentelle sous la jambe et la malle lourde
de plus rien qui assomme
pour partir un peu de ma vie
tourner ce qui est possible de dos et de pas tout droit tout droit
tourner la bouillie de la joie à la petite cueillère bien frappée
un sourire dessiné dans mes cheveux
une robe de mariée pour le coeur et des talons
en miettes faudra se serrer pour les mouettes...
Cadence-moi toute la peau si tu veux
à la folie que c'est je ne suis pas loin
alléluia les promesses dehors
et les anges de nulle part les ailes brulées vite fait
je ne suis pas loin
pourtant...
Paquet du jour
éphéméride des heures
le vent ne froisse pas
une date très pleine
jaillie rejaillie toujours d'elle-même
nos existences en rebond
à l'intérieur du calendrier
juste un curseur qui se déplace
sur une toile
à deux voix
Au vent du jour, je me couvrirai de ton écharpe
courant derrière moi, papillon sur l'épaule.
Merci ma Corinne !
A toi,
Tous les jours, je le croise, du regard, le hérisson. Dans la vitrine d'un magasin de Saint-Pierre, il t'avait tapé dans l'oeil. Soit ! On se l'était offert. "Tu auras le mien, et j'aurais le tien." Des histoires de mômes qu'on veut demeurer, oh oui, surtout surtout ! ...et de tendresse.
Tu ne te hérisses nullement, manière aux épines. Non, ce sont des mots de petites bêtes qui parfois se croient malignes, qui se piquent de se piquer ...à la vie, au grandiose, à la beauté des choses, choses minuscules tout aussi bien. C'est toi qui pleures, qui ris, et danses, vis bellement les émotions, dans leur régal, une élégance naturelle de la pensée, dans le coeur d'un geste, une louange coulée fragile, c'est toi, petite soeur par la main tendue. Notre banc, à se tenir longtemps, et hier, et encore. Demain... toujours, simple ce mot qui pourtant l'est si peu.
Le régal, c'est ta vie ! Bon anniversaire, belle !
Allez jeter un oeil sur le blog de Corinne, son dernier billet est très beau !
http://petitriendecorinne.over-blog.com/article-dilution-117459610.html
Il y a des amours que l'on quitte
ou qui nous quittent
n'étaient pas fil de fer...
"Amours", ce sont ces liens, tous les liens qui procèdent de l'amour,
en sont issus et y ramènent toujours, une réciprocité de tendresse faramineuse qui me fait vivre et durer : mes ami(e)s, mes doux mes tendres mes trésors, mes vivants, quoi !
il y a ceux que l'on ne quitte pas,quittera pas parce que,
des êtres lumineux, des chevillés au coeur,
des qui nous accompagnent,
réjouissent les plaques de froid,
prennent à bras le coeur fou,
sont ici chez eux,
espace offert,
du dedans.
Vivre serait alors
comme aimer la nuit
et
plus la nuit que la nuit...
Ce banc-là du
20 août 2010, place des Vosges, à 16h45
Une perspective d' esquisse,
de dessin,
de projet,
de voyage,
une perspective de paysages,
de temps,
d'heures coulées à flot de mots,
sur un banc,
ailleurs là ici,
des lignes filées,
des fils suspendus,
où les voix se suspendent et,
même en fuite des jours,
demeurent.
C'est un long chemin à parcourir ensemble...
Le facteur a sonné à l'aube et m'a remis un paquet. Il venait de Paris. De toi, forcément. Dedans il y avait ce livre-là.
Calligraphies de Ou Yang Jiao Jia
Lao-tseu est l'auteur du "Tao Te King", écrit au VIe siècle avant J.-C. Nous avons peu de renseignements sur sa vie. Il est considéré comme le fondateur du taoïsme, et l'un des personnages mythiques de la Chine ancienne.
Le Tao ! Je ne sais pas ce que c'est. A lire le texte, à m'en emplir, je me dis qu'on pourrait peut-être traduire ce mot par "l'épure". Et c'est tout un échafaudage qui s'élève, dans la liberté des êtres qui font ce qu'ils pensent être juste dans l´art de vivre, dans la capacité à accueillir ce qui est, ce qui vient, ce qui déserte. Accueillir les émotions, en somme.
Ténèbres dans les ténèbres.
La porte vers toute compréhension.
L'une de ses doctrines principales est celle du non-agir ( qui ne signifie pas ne rien faire), mais qui doit inciter l'humain à ne pas dépenser d'énergie inutilement, et à se détacher des désirs encombrants.
Je ne sais rien ou si peu de ce texte. Puis le voilà entre mes mains, et je découvre un univers poétique
Nous joignons des rayons
pour en faire une roue
mais c'est le vide du moyeu
qui permet au chariot d'avancer.
Nous modelons de l'argile
pour en faire un vase,
mais c'est le vide du dedans
qui retient ce que nous y versons.
Nous clouons du bois
pour en faire une maison,
mais c'est l'espace inérieur
qui la rend habitable.
Nous travaillons avec l'être,
mais c'est du non-être
dont nous avons l'usage.
Je me dis que
la pensée est un geste qui parcourt un espace.
"Je pense à toi", quel dessin alors est au bout du pinceau ?.
La carte reçue aujourd'hui. Cadeau d'elle. Parle à quoi se tenir. Où oser se tenir. Victor Hugo. A quoi s'accrocher. Où ? Amie. L'essentiel du monde au puits de la vie. Amour. Le poète, chacun sait, a toujours raison. Aragon l'a dit à Jean Ferrat.
Une lettre. Ensuite, une lettre. L'amitié dans des pattes de mouche. Elle "patte de mouche", tu "pattes de mouche" merveilleusement. Une parole. Beauté.
Dire. Ecrire.
S'écrire et s'ancrer là.
Les mots s'entourent, se serrent en brassées de baisers embrassés...
Tellement bon d'aimer qui on aime ! J'aime tellement aimer qui j'aime !
Et être aimé, soi ? Oui, évidemment ! Comme si c'était une faute de vouloir l'être, dès qu'on n'assure pas l'évidence de la réciprocité.
L'amour au sens large, (l'amitié contenue dans cet espace affectif) est le centre de tout.
Là où aller pour saisir quelque chose des êtres. Mais le mystère de ce territoire rechigne parfois à se dire, à s'écrire, à parler.
Je ne saisis jamais très bien pourquoi.
Je pense à la philosophe Simone Weil (Prologue à la connaissance surnaturelle), dans ses incertitudes où je me reconnais tant :
"Comment pourrait-il m'aimer ? Et pourtant au fond de moi quelque chose, un point de moi-même, ne peut pas s'empêcher de penser en tremblant que peut-être, ...malgré tout, il m'aime."
Alors la carte et la lettre sont des bonheurs. L'enveloppe s'est sentie papillon, hein ? Papillon de tissu, papillon d'écriture, papillon en papier. Butinant la langue. A quoi toujours s'adosser.
C'est la journée entre quatre yeux qu'on se privilège,
donne,
prend,
s'octroie,
balade à nous, paroles à nous, cafés à nous et
même silences,
mêmes silences aussi,
des mains qui rient,
décoches en flèches pour
un rien, pas rien,
rien et tout
ça se mélange la tambouille.
Deux ans que nous nous sommes retrouvées.
Place des Vosges. Funambules sur un banc
Paris 20 août 2010 à Paris 20 juillet 2012
le compte y est toujours
fils de bracelets ou porte bonheur verrouillés
à la flamme et ces tas d'émotions traînées
empaquetées cadeaux et
scarifications en peaux de chagrin,
enchantements, et désillusions tellement
d'irruptions d'éternité dans l'âme pour le meilleur
et parfois pour le pire
où qu'elle se trouve, l'âme, il était
une fois le temps cerise à nos coeurs
défaits refaits "faits comme des rats" tu dis que
sont les hommes et on collectionne même des cailloux
de toute taille j'écris dessus
sans réfléchir ça n'a pas d'importance.
Aujourd'hui Quai de Seine.
Et l'horizon.