C'était hier. La veille. Le préambule de la création d'un jour de plus.
Aujourd'hui.
Et cette nuit : je veille.
Des brassées de pensées, inconsistantes d'abord. Une mollesse qui se tend, et la tête se met à pédaler son vélo solo.
Une image, une autre et c'est tout un film à la dérive, entre deux eaux qui coulent, qui s'invente.
- Tu verras, c'est tout simple, tout simple !
Et finalement le vélo attaque une descente, et ça file rude dans les côteaux, près des côtes, près du coeur,
et quelquefois l'embrouillamini soulève un nuage de terre de sienne posé sur un paravent où des yeux parlent. Voilà que je me rappelle de Eluard, mon poète chéri de mes années de jeunesse, que je possède même en Pléiade, et Dieu que j'aimais la rupture dans les vers et la liberté d'écriture ! Puis ces grands yeux ouverts qui étaient dans les miens et ne me laissaient pas dormir...
Alors, voilà, je veille !
Une cigarette, tiens ! ça te dirait, hein ?