Le café est désert.
L'attente, c'est la lenteur de l'oeil.
Il y a un type au comptoir qui a l'air de ruminer sa solitude. Je l'immortalise.
Je me sens dans un tableau de Hopper. Dedans/dehors, tout est lisse.
Et la vie coule comme la pluie dégouline. Pas moins, pas plus.
Dans la beauté des bleus.
Pour la transparence. Les arbres. Un air de Turner fondu dans l'image, à la fin.
Je bricole.
Les gestes sont suspendus, très lents. Le paysage est presque figé. Pourtant il pleut, pourtant les grues bougent, pourtant des voitures passent, pourtant la vie
Seul compte la voix, une ou bien deux, on ne sait pas dire.
Les mots se bousculent, se basculent, se renversent, penchent, se juxtaposent, se posent les uns sur les autres, sont en appui, prennent appui, sont un corps, parlent du corps, un ou bien deux.
Le monde rompu se casse en petits morceaux
et les petits morceaux cassent bras têtes coeur mains
cassent le sang.
Puis, de l'autre côté du monde,
un autre monde hisse le monde
par petits bouts de petits morceaux de corps
bras mains bouches fronts et ongles
charnu des doigts lèvres langues
pollen et suc.
A bas bruit, il féroce, le monde,
pour, encore, durer.
Aucune fenêtre ne le contient,
elle veut toujours s'ouvrir.
20 février 2013.
La pensée file. Comme l'étoile.
Pas une étoile, mais un avion.
Un avion/étoile, c'était ! Voilà !
Voilà, j'ai envie de tout lire de cet auteur !
Vidéo vite fait, à l'arrache comme dit Hervé. et c'est bien parfois, à l'arrache. Dans l'urgence, une sorte d'urgence qui déploie sa tension.
Un fil tendu, oui, c'est ça !
Deux textes réunis pour un seul, tirés de
"Nos cheveux blanchiront avec nos yeux"
Alma Editeur