Je regarde ces images. Hébétée, tétanisée. Ces images me hantent. Probablement 10.000 disparus dans la seule ville d'ISHINOMAKI, dans la province de Miyagi, au nord-est du Japon. C'est le maire de cette ville ravagée par le séisme et le tsunami qui l'indique. Elle comptait 16.000 résidents avant la catastrophe.
Paraît qu'un étrange calme règne au Japon, à Tokyo. L 'hébétude du calme. Dans les rues du centre de Tokyo, les passants passent.
Les routes de montagne qui mènent à la côte nord-est du Japon, frappée par le tsunami, sont recouvertes de glace.
Il fait froid.
Tout se joue en paradoxes : le chaud des réacteurs nucléaires et le froid / le calme et la peur...
Les autorités envisagent désormais d'utiliser un camion-citerne avec canon à eau pour arroser le réacteur 4. Un engin spécial de la police de Tokyo sera dépêché sur le site ce soir pour ce recours technique inédit.
L'attente. La mort et l'attente. Pas moyen d'échapper à ce qui va venir.
L'ombre d'HIroshima et de Nagazaki recouvrent les heures. L'instant.
Un homme parle d'un piège de la cuvette géographique où ils se trouvent, des routes sur lesquelles ils ne peuvent fuir, des points de chute qui n'existent pas, seulement une chute... Un autre dit qu'ils ne êuvent rien faire, que partir est impossible, que l'argent manque, que les transports ne transportent plus rien, que...
L'instant. L'instant. Minute après minute. ....