Décalages horaires, culturels, identitaires, linguistiques.
Puis... décalage entre le rêve et la réalité, entre ce qui est dit et ce qui doit être tu, entre ce qu'on exprime et ce qui est entendu...
On est perdu dans le discours, quand ce qui importe toujours est la relation humaine.
Les décales entre les êtres apparaissent brusquement, c'est là tout d'un coup. On ignore ce qui s'est passé vraiment pour que sa place devienne soudain la question d'une légitimité à démontrer. A qui ? On ne sait trop. Seulement une manière d' isolement, son sable venu d'ailleurs, d'une autre plage, d'une autre marge.
Lost in translation : décalages, chemin perdu, mouvement en peine.
Peine perdue dans un mouvement du chemin ou un virage en épingle à cheveux.
Un mouvement de la peine dans un chemin perdu.
C'est ça, exactement ça, lost in translation, le titre d'un film dont je ne me souviens plus de rien, sauf des immeubles peut-être, hauts et vides, je crois bien. Un type qui ne comprend pas ce qu'il fait là, les mains entre les genoux serrés à blanc.
"Poetry is what gets lost in translation", le titre viendrait de cette phrase là, j'ai vérifié. Ou "La poésie est ce qui est perdu dans une traduction".
Oui, la poésie est ce qui perdu. Je trouve de la justesse, là.
Ce qui se perd entre les mots. Peut-être.
Ce qui, à soi-même, échappe et se livre.