C'était le 2 novembre dernier.
A Alger.
Alger la blanche.
Une ville fascinante.
Une rencontre avec un pays.
Une rencontre avec une ville.
Une rencontre avec un homme : Ali Haroun.
Je suis chez lui et il me parle. Dehors il fait chaud.
L'hommage rendu à Francis Jeanson aura lieu au Salon du livre d'Alger, le lendemain.
Ali Haroun est un des fondateurs du FLN.
Il est brillant.
Ancien ministre des droits de l'homme
Ancien membre du Haut Comité d'Etat
Avocat agréé à la cour suprême
Il m'accueille.
Sa lettre me le dit aussi, après.
Ecrite le 3 janvier, le jour de ton anniversaire, Marie.
Voici ce qu'il m'écrit, pour partie :
"Chère Brigitte,
Comment ne me souviendrais-je pas de vous, puisque le jour de notre rencontre à la mémoire de Francis Jeanson est aussi inoubliable que son action pour la cause que vous avez si bien ressentie. Ce qui m'a intéressé par contre et agréablement, c'est d'apprendre votre parcours, votre affection pour Francis - mais qui n'en a pas eu après l'avoir connu ?- votre enfance à Oran, votre prise de conscience des réalités coloniales, en fait assez tôt, puisque les jeunes gens de votre âge en étaient bien éloignés.
De mon côté j'ai été très sensible à votre courageuse intervention qui manifestement traduisait le fond d'une âme bouleversée, mais qui à mes yeux n'a pas à s'autoflageller, ni à endosser des responsabilités qui incombent à d'autres que l'Histoire d'ailleurs a parfaitement identifiés.
....
En tout cas, vous serez toujours la bienvenue ici et si votre retour devait vous remettre en cohérence avec vous-même comme vous le pensez, eh bien tant mieux. A bientôt donc avec mes sentiments amicaux et tous mes voeux pour l'année 2010."