"L'enfer, c'est les autres" a écrit Sartre, le plus célèbre résumé de l'existentialisme. Et c'est sans doute aller un peu vite en besogne...
Un salon Empire. Des êtres dont chacun se rend compte qu'il est le bourreau de l'autre.
Suffit d'un seul regard !
"Alors, c'est ça l'enfer. Je n'aurais jamais cru... Vous vous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril... Ah, quelles plaisanteries. Pas besoin de gril : l'enfer, c'est les autres."
Aucun ne supporte que l'autre le prenne pour qui il n'est pas. Et on touche au drame humain : où et comment dire sa réalité profonde ? Nous le pouvons si peu et si mal puisque nous sommes aussi définis par l'opinion des autres qu'on ne peut maîtriser.
Voilà ce que dit Sartre finalement : la suprématie de l'existence sur l'essence, de l'acte sur la nature de nous-mêmes.
L'acte, l'agir humain dont nous ne savons pas comment il sera interprêté et comment nous serons perçus... Enfer du regard des autres... Des autres dont nous sommes aussi... Impossibilité toujours à se justifier toujours davant les autres... Angoisse existentielle... Souffrance existentielle... Le regard des autres est le miroir du mien...
"Je ne suis que le regard qui te voit, que cette pensée incolore qui te pense."
Et tiens ! J'ai envie de me laisser bercer par Souchon.
Le fil. Le lien, vous savez ?