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22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 18:14

 

 

img 1887"L'enfer, c'est les autres" a écrit Sartre, le plus célèbre résumé de l'existentialisme. Et c'est sans doute aller un peu vite en besogne...

 

Un salon Empire. Des êtres dont chacun se rend compte qu'il est le bourreau de l'autre.

Suffit d'un seul regard !

 

"Alors, c'est ça l'enfer. Je n'aurais jamais cru... Vous vous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril... Ah, quelles plaisanteries. Pas besoin de gril : l'enfer, c'est les autres."

 

Aucun ne supporte que l'autre le prenne pour qui il n'est pas. Et on touche au drame humain : où et comment dire sa réalité profonde ? Nous le pouvons si peu et si mal puisque nous sommes aussi définis par l'opinion des autres qu'on ne peut maîtriser.

Voilà ce que dit Sartre finalement : la suprématie de l'existence sur l'essence, de l'acte sur la nature de nous-mêmes.

 

L'acte, l'agir humain dont nous ne savons pas comment il sera interprêté et comment nous serons perçus... Enfer du regard des autres... Des autres dont nous sommes aussi... Impossibilité toujours à se justifier toujours davant les autres... Angoisse existentielle... Souffrance existentielle... Le regard des autres est  le miroir du mien...

 

"Je ne suis que le regard qui te voit, que cette pensée incolore qui te pense."

 

 

Et tiens !  J'ai envie de me laisser bercer par  Souchon.

Le fil. Le lien, vous savez ? 

 

 

 
 

commentaires

G
<br /> Je n'arrive pas à vous croire, Marie-Claude. Ah, si c'était si facile! Les autres comme abstraction, oui ; les autres hors tout contact matériel o.k. ; les autres = son prochain d'accord ; certains<br /> autres, choisis, à la rigueur… mais non en général. En fait, plus ils se rapprochent de nous, les autres, plus ça risque (il y a des exceptions individuelles, heureusement) plus ça risque donc<br /> d'être l'enfer, plus y a de frictions possibles, de stress. C'est comme ces paisibles petites souris, dont chacune vaque à ses occupations de simple survie dans une vaste cage. Mais multiplie dans<br /> cette cage leur nombre par cent et elles vont s'attaquer pour un rien, s'assassiner, s'entre-dévorer. Il y a d'ailleurs pire que les autres. Il y a ces autres plus proches qu'on ne peut ignorer, de<br /> qui on ne peut passer au large, changer de trottoir, ignorer la sonnette de porte d'entrée: "famille, je vous hais!" écrit Gide de ces autres particulièrement et forcément proches. Et il y a, dans<br /> ce même ordre d’idée, ces autres dont l’hyper-proximité matérielle est obligée, forcée, comme pour ces compagnons de cellule, de chaîne, parfois hélas de mariage mal tourné et non dissous à cause<br /> de…, de coexistence obligée avec un père brutal, une mère indigne ou des enfants « impossibles »… Oui, les autres, ça peut être l’enfer, et ils le sont plus qu’à leur tour.<br /> <br /> Tu écris, chère Brigitte, que "Aucun ne supporte, que l'autre le prenne pour qui il n'est pas". Je n'y crois pas vraiment. En fait, je pense que personne ne supporte que l'autre ne le prenne pas<br /> pour ce qu'il veut paraître, le prenne pour ce qu’il est vraiment. C'est que, plus l'autre est proche, plus il est difficile de lui en faire accroire, de garder son masque. Peu acceptent d'être<br /> reconnus pour ce qu'ils sont, hors d'un cercle d'intimes, d'amis choisis... ce qui n'est pas le cas des "autres" ou de la famille lato sensu.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Mais ce qu'on paraît n'est pas ce qu'on est "vraiment". Comment savoir ce qu'on est "vraiment" ? Bouh ! c'est difficile tout ça. Je ne connais rien de plus dures que les relations humaines.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> j'y ai pleuré dans cet enfer des autres ... et puis un jour je l'ai transformé en "paradis" mon regard a changé, j'ai voulu voir les autres beaux, les autres l'ont compris et ma vie rit ...<br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Se vouloir toujours sur le versant positif, oui, oui, mais on sait bien pourtant que ça ne tient pas toujours.<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> un mot laissé un jour sur l'oreiller par l'amoureux:" tu seras toujours seul, tu rencontreras toujours la peur et la haine autour de toi (...) parce que les autres n'acceptent pas de se contempler<br /> dans un miroir qui les révèle tels qu'ils sont et non tels qu'ils se figurent être. Personne n'aime être placé devant le miroir de la vérité" , il me semble que c'est du Bordage, c'est ce que<br /> l'amoureux a vu dans les yeux...en lisant ton très beau texte à juliette, c'est au mot de l'amoureux que j'ai pensé...celui laissé sur l'oreiller,c'est le lien, "le fil" de Souchon...écoutée avec<br /> la tête de Juliette posée sur mon épaule, un moment enchanté, je t'embrasse fort ma belle Brigitte.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> On est toujours seul, oui. Alors on s'accroche à quelques fils qu'on croit être fil de fer, solides comme ça. On se trompe parfois. Il y a pourtant des évidences. ON dit ça "des évidences" :<br /> c'est la petite tête de Juliette sur ton épaule, ses cheveux dans tes mains, cet amour, là, indéfectible.<br /> <br /> <br /> Je suis contente contente de te lire. J'espère le soleil partout en toi.<br /> <br /> <br /> <br />