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23 mars 2010 2 23 /03 /mars /2010 16:56
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Regarde !

Sous la ville, une terre aveugle, un chemin nu, des pierres.
Tu marches dans les rues, sous les néons blancs.
Mouvements de tes jambes, de tes bras.
Une ronde, un geste comme une marée, une lumière, du silence.
Tu ne vois même pas l'horizon. Tu l'imagines peut-être.
Ici, c'est tout ce que tu peux faire.
Tu fermes les yeux.
Tu fais le vide.
Tu maisses venir les images,
se former les mots,
s'ouvrir le livre.

Tu marches comme un homme ivre.
La terre, ici, a une peau moite, blanche et poudrée.
Du sable.

Tu fais attention à ne pas tomber.
L'immensité te porte, on croirait.
Parfois, de justesse, tu te raccroches à rien.

Lieu d'absence.

Tu ouvres la bouche et tu aspires l'humidité du ciel, de la terre ? Tu ne sais plus.

Tu dis qu'on croirait le désert.
A cause du vent et des herbes qui bougent.
De l'immobilité de la pierre,
et de son silence.
Tu sais pourtant que ce n'est pas vrai.
L'eau, ici, s'accouple au ciel, il n'y a pas de frontière, seulement des lignes qui se déplacent et qui flottent :
un voile noué de vapeurs et d'écume.

Tu ne sais pas ce qu'il y a derrière le livre.
Une empreinte de ta vie.
Une trace de toi-même.
Une manière d'écriture.

Tu marches
comme si tu alignais des mots
à la surface du monde.

Tous les jours tu te dis que tu écris un livre
invisible
dans l' éternité fragile
de la pierre qui s'effrite...

commentaires

C
<br /> Comment dire l'émotion? il mérite d'être lu et relu, cet homme ou cette femme marche et l'on sent vibrer l'écorce du monde.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Merci Caro. Il est bien joli ton com. Tenons-nous alors là, sur l'écorce du monde.<br /> Bonweek-end à toi.<br /> <br /> <br />
S
<br /> Dans quels mondes vivons-nous chacun enfermé entre les barrières que nous créons au fur et à mesure du temps ? Mais que des mots s'alignent et créent des ponts ...<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Oui, que des mots émergent du sable...<br /> Tu as lu mon texte sur Salah al Hamdani ?<br /> <br /> <br />
S
<br /> Je suis toute imprégnée de cette ambiance.<br /> Avant de commenter, je voulais te demander s'il n'y avait pas erreur de frappe : Tu maisses venir les images (tu laisses ?) Tu peux effacer mon com, à très bientôt, bisous.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Oui, tu as raison , tu "laisses" venir les images, c'est quand même mieux !<br /> bonne soirée avec pluie, Saravati.<br /> <br /> <br />
H
<br /> Tiens, ça me rappelle une chanson que chantait ma mère. Une chanson de Gloria Lasso : "C'est l'histoire d'un amour, absolu, éternel, qui ne connaît ni le bien, ni le mal..." Bon, faut essayer de<br /> trouver ça sur le net.<br /> Je t'enverrai le livre, Brigitte, dès qu'il sera publié... Quelque chose du "Portrait de Dorian Gray", un peu aussi. Bref, une drôle d'histoire.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> jE COMPTE BIEN TE LIRE,<br />  je compte bien te lire bien !<br /> Une drôle d'histoire, tu dis ? fonce!!!!!<br /> <br /> <br />
H
<br /> Justement, j'écris comme un livre qui s'effrite en ce moment... Mais c'est un miroir, et peu à peu l'image s'efface. Un histoire à rebours...<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Un miroir dont l'image s'efface... Et une autre apparaîtrait alors... Ou est-ce l'histoire d'un effacement DU LIVRE DANS LE LIVRE ?<br /> <br /> <br />