"Les hommes ne sont impuissants que quand ils admettent qu'ils le sont" écrit Sartre.
"Ce n'est pas parce que c'est difficile que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas que c'est difficile", disait Sénèque.
Le mouvement, c'est-à -dire la marche, l'acte même de se déplacer, existe par le déséquilibre qu'il implique. On rétablit sans cesse une situation précaire en quelque sorte. On évite chaque fois la chute de justesse. Puis voilà, on n'y pense plus. Un pas après l'autre sans appréhender le pire, sans conscience du gadin dans le caniveau, le nez dans le ruisseau, c'est la faute à... la peur.
Je me prends les pieds dans le tapis, dans les fils du tapis, "Ouille ! C'est bien fait ! T'as qu'à faire attention !"
Ben oui, mais je peux bien avoir une ivresse, une tristesse, une vigilance mouvante...
Je sais avancer et crac ! je tombe tout aussi bien, quand je ne le voulais pas.
C'est là, tout le problème de la responsabilité humaine. Un mouvement qui a ses défaillances.
C'est pour cela que j'aime ces deux phrases de Sénèque et de Sartre. Parce que, quitte à se faire mal, faut bien trouver ses conduites. Tant pis si ça ne le fait pas, si le canard est trop petit, trop vilain... Tant pis pour l'erreur avec soi-même, si quelque chose a fait sens.