8 septembre 2009
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20:13
Il me dit qu'il cherche l'inspiration. Me dit qu'elle va bien finir par arriver. Une invitée à la fête qui sonnera à sa porte avec une bouteille de champagne rose dans une main, un bouquet de fleurs blanches dans l'autre.
Je tourne la tête, regarde la maison tout autour, les livres collés aux murs, pages cent fois lues, relues, Fanon, Camus, Giono, Cendrars, Le Clézio, Neruda, les Temps modernes, la collection dans son entier...
Combien de temps passé à cela, sa vie durant, à chercher l'inspiration ?Je me dis que c'est bien finalement ce qui anime les hommes. Des centaines de milliers d"heures depuis que je suis née. Vous, moi.
Sait-on ce jamais qu'on fait !
"C'est parce que je suis pareil à tous que je suis singulier." Dans mon jeune âge, cette phrase de Sartre avait retenu mon attention. Je l'avais malaxée longtemps, roulée dans ma gorge et elle me paraissait très étrange. Son étrangeté même parlait pour elle, si vous voulez. Ca ronronnait au fond de ma bouche, les mots comme une rocaille.
J'étais devant quelque chose qui dépassait mon entendement, donc " je suis devant quelque chose". J'étais persuadée de cela. Et je tirais des fils de laine, je crochetais les mots les uns aux autres, je cherchais des signes de sens, je mariais le pareil au singulier, dans la solitude qui était mienne et qui me devenait visible. Mes confusions d'alors éclairaient une part d'ombre, étrangère à moi-même et ce n'était pas si mal, après tout. Je voyais ce que je ne savais pas encore entrevoir.
Et je cherchais mon souffle.
Une respiration de poitrinaire m'accompagnait à la cure. "Pour faire fonctionner plus à l'aise les bronches", disait l'homme en blanc, ces ailes de papillons qui ne se refermaient jamais tout à fait et enfermaient les poumons dans leur gaze.
Un souffle, inspiration/expiration.
Une respiration, inspiration/expiration.
De l'air à se remplir la tête, inspiration/expiration.
Des bouffées d'oxygène au coeur, inspiration/expiration, inspiration/expiration, inspiration/expiration, inspiration....
Prendre au-dedans de soi, éprouver, et mettre au-dehors.
Inspirer d'abord...
Respirer.
J'étais devant quelque chose qui dépassait mon entendement, donc " je suis devant quelque chose". J'étais persuadée de cela. Et je tirais des fils de laine, je crochetais les mots les uns aux autres, je cherchais des signes de sens, je mariais le pareil au singulier, dans la solitude qui était mienne et qui me devenait visible. Mes confusions d'alors éclairaient une part d'ombre, étrangère à moi-même et ce n'était pas si mal, après tout. Je voyais ce que je ne savais pas encore entrevoir.
Et je cherchais mon souffle.
Une respiration de poitrinaire m'accompagnait à la cure. "Pour faire fonctionner plus à l'aise les bronches", disait l'homme en blanc, ces ailes de papillons qui ne se refermaient jamais tout à fait et enfermaient les poumons dans leur gaze.
Un souffle, inspiration/expiration.
Une respiration, inspiration/expiration.
De l'air à se remplir la tête, inspiration/expiration.
Des bouffées d'oxygène au coeur, inspiration/expiration, inspiration/expiration, inspiration/expiration, inspiration....
Prendre au-dedans de soi, éprouver, et mettre au-dehors.
Inspirer d'abord...
Respirer.