Je veux mettre en vitrine aujourd'hui deux blogs amis, en lien ici, celui de Jalel El Gharbi et celui de Gilbert Pinna.
D'Algérie, magnifique pays meurtri, je suis revenue blessée de ses blessures, cassée de ses cassures, ravie de ses ravissements...de "cette lèpre du coeur" qui ne connaît pas de géographie...
Ma mémoire accolée à celle de ce peuple,
mémoires qui se cognent et s'agrippent en moi, tricotent des mailles tendues sous ma peau, et qui pourraient la déchirer de tout ce vent céleste, de toutes les peurs et de toutes les audaces.
"Audacieuses ces femmes, qui vont la tête nue !" on m'a dit. Elles me regardent. Je croise leurs yeux où des pensées cheminent.
Toutes ces femmes, mes soeurs humaines, chacune de nous dans une vie, rassemblées tout à la fois par elle, la vie qui tient le corps, qui tient le coeur, qui tient l'âme.
Alors ce matin, sur le blog de Jalel El Gharbi, je découvre Ahlam Mosteghanemi.
Je ne la connais pas, non, et je vais la lire.
Il semble que le parcours engagé de son père est central dans son oeuvre...
Puis, là, une flamboyante et troublante histoire d'amour que ce Mémoires de la chair, qui me ramène, en vagues incertaines, à Duras dont je parlais hier.
Parce que Marguerite Duras aimait la vie et son quotidien, l'actualité décryptée de ses lunettes d'écrivain.
Une femme.
Toujours femme et toujours écrivain.
Et Gilbert Pinna sur son blog a saisi ça d'elle, une fluidité. Une fluidité du dessin et du trait pour elle qui traquait les ornements de la syntaxe et les mouvements du style au profit de "l'imprévisible", de ce "seuil d'opacité" franchi d'un coup, de "la peur".
"La peur de quoi ?" lui avait-on demandé.
Elle ne savait pas dire.
Moi non plus, qui ne suis pas Duras, je ne sais pas dire ça, l'échappée de la peur dans les mots, du désir, de la peine, un jaillissement soudain, quelque chose comme une éruption de la mort, ce "paradoxe suprême de l'amour fou" disait-elle.
Je réunis alors ces deux femmes écrivains, et puis toutes celles que j'ai croisées à Alger, dans les rues comme des bras balancés face à la mer, dans les rues, dans les rues, les rues....
Des bras et des rues.
Je vous invite à aller visiter ces deux blogs si vous ne les connaissez pas. Merci à eux.