27 février 2010
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Bien sûr, on pense immédiatement à Roland Barthes, mais c'est quoi vraiment "Le degré zéro de l'écriture" ?
Tout le monde connaît, mais personne n'a lu.
Y'a des livres emblématiques comme ça. Qui font partie du paysage en quelque sorte.
Pour un peu, on croirait même en avoir tourné les pages durant des nuits et des nuits.
Ou peut-être même que c'était une seule nuit, tellement c'était passionnant...
Je me suis donc renseignée dans le livre de Jean-Claude Bologne, son "Dictionnaire commenté".
Ce terme linguistique ne serait donc jamais entré dans le langage courant sans Roland Barthes, qui lui-même faisait référence à une autre expression linguitisque : "le terme zéro", dont "L'étranger" de Camus serait le prototype,
un degré zéro qui dépasserait la littérature,
"en se confiant, dit-il, à une sorte de langue basique, également éloignée des langages vivants et du langage littéraire proprement dit."
Il s'agit, chez Barthes, d'une lassitude de l'écriture "petite bourgeoise", qui se dénonce elle-même comme littérature par une série de procédés qu'il passe en revue.
Quoiqu'il distingue l'écriture du style et de la langue, le degré zéro de l'écriture "accomplit un style de l'absence qui est presque une absence idéale du style".
L'absence idéale du style qui en serait encore un, et pas des moindres, moi, j'adore.
C'est le plus difficile peut-être auquel accéder, dans la conscience de l'écriture elle-même qu'il suppose.
Un dépouillement de l'infini qui pourrait alors fouiller la langue.
Atteindre à sa poésie en son creux.
Et à tous ses possibles en germinaison,
comme roses offertes.