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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 21:28


676355_2841654.jpgBien sûr, on pense immédiatement à Roland Barthes, mais c'est quoi vraiment  "Le degré zéro de l'écriture" ?
Tout le monde connaît, mais personne n'a lu.
Y'a des livres emblématiques comme ça. Qui font partie du paysage en quelque sorte.
Pour un peu, on croirait même en avoir tourné les pages durant des nuits et des nuits.
Ou peut-être même que c'était une seule nuit, tellement c'était passionnant...
Je me suis donc renseignée dans le livre de Jean-Claude Bologne, son "Dictionnaire commenté".

Ce terme linguistique ne serait donc jamais entré dans le langage courant sans Roland Barthes, qui lui-même faisait référence à une autre expression linguitisque : "le terme zéro", dont "L'étranger" de Camus serait le prototype,100 3811
un degré zéro qui dépasserait la littérature,
 "en se confiant, dit-il, à une sorte de langue basique, également éloignée des langages vivants et du langage littéraire proprement dit."
Il s'agit, chez Barthes, d'une lassitude de l'écriture "petite bourgeoise", qui se dénonce elle-même comme littérature par une série de procédés qu'il passe en revue.
Quoiqu'il distingue l'écriture du style et de la langue, le degré zéro de l'écriture "accomplit un style de l'absence qui est presque une absence idéale du style".

L'absence idéale du style qui en serait encore un, et pas des moindres, moi, j'adore.
C'est le plus difficile peut-être auquel accéder, dans la conscience de l'écriture elle-même qu'il suppose.
Un dépouillement de l'infini qui pourrait alors fouiller la langue.
Atteindre à sa poésie en son creux.
Et à tous ses possibles en germinaison,
comme roses offertes.




commentaires

D
<br /> Roland Barthes, victime d'un conducteur automobile, lui qui avait célébré la "DS".<br /> <br /> Le sort de l'écriture tient à une traversée de rue, et le style est parfois automobile : mortifère.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Il paraît que c'était un camion des poubelles. Est-ce une légende ? Je crois ma souvenir qu'il y avait quelque chose écrit dessus et... que "ça faisait sens " !!!!!<br /> Est-ce vrai ?<br /> <br /> <br />
M
<br /> C'est cette phrase que j'avais retenue (et notée dans mon blog depuis) à l'époque où je l'ai lu, mais je ne me souviens plus pourquoi elle m'avait interpellée !<br /> <br /> "Le passé simple et la 3e personne du Roman ne sont rien d'autre que le geste fatal par lequel l'écrivain montre du doigt le masque qu'il porte".<br /> <br /> <br />
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B
<br /> C'est étonnant ça, on note une phrase et plus tard, on s'interroge sur la façon dont elle avait retenti en nous. Ce mystère, là, que c'est. En lien avec quoi, on l'avait mis ? A-t-on oublié ce qui<br /> avait lieu alors ? Le sentiment, ou l'humeur qui nous avait pris ?<br /> <br /> <br />
M
<br /> Laissons tous les chants du possible s'exprimer, même celui du silence. Voilà. Je ...<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Ce soir, il y aura de la tempête, le silence sera assourdissant.<br /> <br /> <br />
M
<br /> Un peu totalitaire là, non ?<br /> Je ... Chut !<br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Non ? Non.<br /> Je ne sais pas trop ce que vous comprenez, je ...<br /> <br /> <br /> <br />