Téléphone ici, pas de réponse... Ca sonne, dans le vide !
Regard à la montre... ça devrait répondre...Le service administratif... Ah ! voilà la musique...
Quinze ans pour que la musique cesse, qu'une voix enfin parle...
Attendre quinze plombes... mais c'est un disque "nos services sont fermés...",...disque rayé...
Répéter quinze fois les mêmes gestes, et l'impatience monte monte puis une petite rage, puis...
Puis se heurter à une dame qui ne peut/veut pas me répondre, ...secret professionnel, secret d'état, secret de la chose importante qui ne peut pas être divulguée, secret du non-dit et de "j'ai un foutu pouvoir, moi et j'en use si je veux et je veux pas, na ! non mais !...on ne me l'arrachera pas comme ça, des années que je me bats pour ça, pour une once de petit pouvoir que je fais valoir, ah mais ! parce que je le vaux bien ce petit pouvoir merdique que j'ai tant attendu, de renvoyer les gens dans leurs cordes...!Si je veux..."
Voilà l'apprentissage de la zénitude qui manque, qui me manque,
j'enrage et je reste polie,
je reste courtoise, mais j'enrage dedans (rage de dents !).
Téléphone ici, et encore ici,... Et là, miracle ! une voix tout de suite au bout.
C'est fou ce que ça fait du bien d'entendre une voix de femme, une voix d'homme, une voix vraie !
C'est fou ce que nos limites à la modernité du cellophane, de l'hygiaphone, et de la robotique sont approximatives !
Ou comment l'invisible humanité devient une humanité invisible, insupportable !