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14 octobre 2009 3 14 /10 /octobre /2009 17:27

C'est une question de territoires ?
de lignes brisées ?
Non, de frontières floues.
Le malentendu ou la frontière molle...
Des billes d'humeurs élastiques ou un fil barbelé en couronne sur l'émail des dents, (et ça grince et ça crisse) qui se barrent en longues bandes noires, un chewing-gum réglisse dans la bouche.

Je ne parle pas de politique migratoire, on sait bien que celle-ci ne tolère rien et qu'elle agit selon des règles fixes et son intransigeance.

J'invente ici la frontière floue du malentendu,
ce qui se noue dans l'air, en l'air, l'air de rien,
dans le malaise, le mal dû, peut-être ?
dans ce qui n'a pas lieu d'être mais qui est,
dans la porosité des mots aux naïvetés blettes,
dans l' idiotie crasse de ce qu'on ne prévoit pas...

Dans "L'éducation sentimentale", Flaubert écrit ceci, qui a inspiré ce billet et ce concept que je crée, ici, devant vous, et tout de suite et que je développerai plus tard, la frontière floue des malentendus :

"T'es une idiote, oui, avec tes manières d'amour de la terre entière et tes mines de crayon à cahier dans la terre, qu'une insolente à gifler à la règle, qu'une mignonne à étoiler d'un lys chauffé à blanc sur le sein et au fer, t'es qu'une idiote, ma fille, à croire que la vie est un exercice de style à la plume, quand elle est sa propre tache sur le buvard gonflé des malentendus et des amours mortels.
Elle avait l'air idiote en effet, ce livre à la main, dans lequel elle lisait d'autres mots que ceux qui noircissaient la page, voyait des dessins qui ne s'y trouvaient pas ;  des images heureuses qui n'illustraient rien, sinon son désarroi et un coeur aveuglé, un homme dans son dos, croyait-elle, qui disait "J'en sais rien" quand il en savait bien quelque chose de l'histoire, c'était pas possible autrement."

Mon histoire de concept est bien sûr une boutade. Cela peut paraître bien prétentieux de ma part à ceux qui ne me connaissent pas, ou mal. C'est un jeu, pas dupe de lui-même. Ni plus, ni moins.

commentaires

C
<br /> A y est. Autorisation mise à profit dans les choux.<br /> Merci à toutes deux.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Bravo Clari, t'es une reine !<br /> <br /> <br />
C
<br /> J'aime bien cette façon souriante derrière sa feinte grandiloquence de retrousser ses manches pour vous tailler, dans le bois massif du concept, du brut. Et cette colère de Flaubert. Et aussi<br /> l'expression lapidaire de Marie-Claude :"La malentendue par le malentendant." Incroyablement juste. Je lui chiperais volontiers... avec sa permission et son nom dessus.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Je te l'accorde sa permission !!!! allez, on n'est pas chien, ah mais !<br /> <br /> <br />
C
<br /> bien entendu !<br /> <br /> <br />
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B
<br /> A bientôt Carole. Merci à toi.<br /> <br /> <br />
G
<br /> Une boutade, chère Brigitte? Pourquoi pas? N'y aurait-il pas moins de mâles entendus si l'on écoutait davantage les femmes?<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Ah ça c'est amusant Giulio ! Vous êtes d'un bel humour.<br /> Bonne soirée à vous.<br /> <br /> <br />
H
<br /> Ben oui, Brigitte, je fais tout pareil moi. Je me mets sur mon lit, dans le noir, je rumine, sachant que c'est idiot, et j'espère que le sommeil viendra me prendre. Parfois, j'ai même envie de ne<br /> plus me réveiller.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Ben ? Voyons, Horatio ! En voilà des façons de tout copier !<br /> Faut au moins quelques jalousies ouvertes sur la rue pour faire entrer la lueur du néon et que les ombres jouent à chat gris perché...<br /> <br /> <br />
D
<br /> Il n'y a pas de mal dû. JAMAIS. Penser cela est la meilleure façon de sombrer dans le disque rayé de la rumination stérile et qui fait tant de mal.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Parfois, oui, je rumine atrocement stérile et je le sais.<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> Les malentendus sont toujours flous et en même temps durs, rigides. C'est qu'il y a, toujours, un va et vient entre l'autre pris pour cible et le soi pris pour cible aussi. Et dans ce cas les mots<br /> s'épuisent à dire ce qui pourrait défaire les noeuds car ni l'autre ni soi ne parvient à se défaire de leurs représentations....<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Oui, le malentendu est le plus souvent une petite chose sans beaucoup d'importance qui soudain en prend.<br /> Stupidement.<br /> "Mon" concept est bien sûr d'une apparente prétention, mais que nenni ! un jeu, c'est tout, que tu ne t'y trompes pas. Tiens d'ailleurs vais faire un rajout, c'est pas assez perceptible, sans<br /> doute.<br /> <br /> <br />
M
<br /> c'est une différence, un homme, une femme, un qui sait la dure réalité des choses, une qui s'évade en rêvant son monde, question d'hormones, d'éducation ? Sans compromis volontaire reste la<br /> mal-entendue par le mal-entendant de part et d'autre de la frontière ...<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Tu crois qu'il y a là une différence homme/femme ? Hum ! pas certaine moi. Mais bon... Peut-être...<br /> <br /> <br />