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26 juillet 2011 2 26 /07 /juillet /2011 05:08

 

Un goufre, le miroir, et ce n'est guère original. Tant pis ! goufre quand même, de la sensation de mes yeux fixes qui me regardent. Me suis regardée l'autre jour, ailleurs. Etrange sensation encore ; savoir que ce n'est pas tout à fait soi qu'on cherche, mais une image de soi, plus vraie sous celle plantée là, dans ce rectangle miroitant, lumineux sous le tube au néon,  plus autre.  Une autre terre à soi dont on voudrait saisir quelque chose, ramasser ou cueillir quelque chose semé, croit-on. Mais on sait bien qu'on n'a pas de fil, pas de raccord, pas de wifi, alors on reste à scruter du vide au fond de soi-même. pas tout à fait du vide, on veut croire ça. La transparence même au travers d'un verre n'est jamais pure, il y a des marques, des traces. Voir les traces, c'est ça, et on se demande ce qu'elles disent ces traces-là, ce qu'elles racontent, si elles peuvent parler. Sans Wifi, c'est impossible, manque un fil, manque une rallonge pour rabouter sa tête au reste du décor et à tout le reste, édifier une vaste machinerie technologique savante, évidente, une évidence du fil, prise reliée a sa terre... Quelque chose qui tiendrait, même avec des noeuds qui serviraient de marches d'escalier, on pourrait grimper des étages... Mais on ne se dit rien de tout ça, parce qu'on ne pense rien, on pense pas qu'on risquerait de se fracasser la figure, non, on ne se dit rien, parce qu'on la voit bien sa figure dans le miroir à la brume et aux vagues : les voilà qui viennent, des effets vidéos qu'on n'attendait pas, ça chavire à l'intérieur du miroir divaguant, coulant des vapeurs de hamam... on ne s'est rendue compte de rien...On se touche le nez et le menton... Pour les traces de terre qui restent, ma terre d'où je suis, d'où je sors, avec un bout de fil de fer qui ne ressemble à rien, un truc dont j'aime orner mes cheveux, les perles qui y brillent... Fils de laine, fil de fer, pas de fil, passé où ? Passé par là, dans les cheveux en guirlandes, dans les arbres de Noël, ou bien juste une branche lumineuse, un fil de lumignons, un fil...Pas le lâcher, on se dit et c'est électrique, on sait bien ça. On lâche.

J'ai toujours pensé écrire une pièce de théâtre avec cette phrase qui jalonnerait le texte "Attention au fil !" parce qu'on peut toujours s'entortiller les pieds  dans un fil, les pieds ou le coeur,  le corps tout entier et quand on tombe, forcément, ça fait mal !

commentaires

D
<br /> Il y a longtemps que j'ai renoncé au fil car il n'est pas conducteur. J'essaie seulement de tenir avant la mort, sans fil ni parapet.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> "Tenir et nous tenons" quoiqu'il advienne, pourrons. Le fil est à suivre, comme dans ce beau film, comme dans ce beau livre. Le bruillard, la neige, on n'y voit que dalle, mais quelque chose se<br /> suit, se poursuit et la mort s'en va... Je ne me souviens plus du titre, comme d'habitude !<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> et puis dans le miroir, il y a ces fils, petits fils au coin des yeux qui te lient à ceux de tes parents, de tes grands-parents, qui plongent dans la terre de tes racines et qui font que ce vide en<br /> dedans n'est pas tout à fait un vide tant que tu peux te souvenir, que tu peux regarder cette photo noir et blanc<br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Et dire : "là, c'est moi !" Et de fait, c'était soi !<br /> <br /> <br /> Amitiés<br /> <br /> <br /> <br />