On retrouve parfois, entre les pages d'un livre qu'on relit, une jubilation à reconnaître quelque chose de soi, d'avant avant aujourd'hui.
C'est comme une route qu'on a empruntée mille fois il y a longtemps, et on s'étonnerait de se rappeler le petit buisson qui ne payait pas de mine. Juste à la même place. On ne savait pas qu'on ne l'avait pas oublié, le petit buisson. On n'avait juste pas eu l'occasion d'y penser.
Alors je me demande si cette chanson existe vraiment, celle que fredonne le petit garçon qui longe le bord du trottoir, comme s'il marchaait sur un fil, vous savez, ces trucs que font souvent les mômes... "Si un coeur attrape un coeur qui vient à travers les seigles". Je ne l'ai pas trouvée sur le net.
Si un corps rencontre un corps... Si un corps rencontre un corps...
Le poème de Robert Burns, poète écossais né en 1759, pionnier du romantisme, est cité dans le roman L'attrape-coeurs (titre original : The Catcher in the Rye) de J.D. Salinger et permet d'expliquer son titre (littéralement "L'attrapeur dans les seigles").
"Comin' Through the Rye"
O, Jenny's a' weet, poor body,
Jenny's seldom dry;
She draigl't a' her petticoattie
Comin thro' the rye.
Chorus:
Comin thro the rye, poor body,
Comin thro the rye,
She draigl't a'her petticoatie,
Comin thro the rye!
Gin a body meet a body
Comin thro the rye,
Gin a body kiss a body,[r] Need a body cry?
Gin a body meet a body
Comin thro the glen,
Gin a body kiss a body,
Need the warld ken?