Bon, je suis dubitative...
Le prospectus, où il est ? Heu... Non, pas le prospectus, le mode d'emploi plutôt.
Pour le montage des fils.
Trituration,
génuflexion, (aïe ! ça fait mal quand on se relève !)
saturation des fils...
Je suis toujours, décidément, dans mes histoire de fils.
Parce qu'on ne s'en sort pas, des fils à tendre, à nouer, à suspendre, à connecter...
Voilà, connecter !
La vie est une affaire de connections.
"Etre ou ne pas être en connection avec le vivant"...
On me dit ("on" lui-même me dit ça, oui, oui !), donc, "on" me dit que je ne le suis pas assez, en connection, dans mon trou de souris (et quand je ris, y'en a qui trouverait à redire !), alors là, ben non, je ne ris pas, c'est pas drôle, souris même pas, moi.
Les fils m'emmêlent...
Exaspération au fil retors,
débordement...
Je regarde par-dessus, par-dessous,
l'ordi, noir tout beau brillant mon ordi,
des gigas et des pixels dans l'écran comme t'en veux,
des octets à foison,
et une mémoire d'un troupeau d'éléphants au galop dans la jungle, tu vois ça ?
Seulement, ...
...seulement, les branchements se connectent pas bien bien,
les gigas ne trouvent pas les pixels dans l'espace des octets égarés en pleine savane de l'écran...
Je suspends le fil, par-dessus, par-dessous
...et je m'allume une clope.
Pause.
Tout ça pour faire de la vidéo.
Des images en sursaut de l'existence,
avant que d'être logée à l'hôtel des allongés
(j'ai toujours aimé les hôtels, moi !
façon Prévert,
la marguerite des prés
où le printemps m'effeuille qui s'en vient,
s'enfane au soir
sur le boulevard d'en face !)
L'ordinaire des jours
poétisé si je veux,
si je veux,
si je veux si...
...et d'autres notes encore en croches blanches,
en croix,
blanches tout pareil,
en majeur envolé haut,
pour toutes les étoiles du ciel
les apprendre par coeur,
si je veux,
si je veux si...
L'ordi noir et brillant ne me dit plus rien ce soir
les fils me lassent de leur désaccord.
Pause.
Pause.
Le superbe tableau "Le miroir noir" est de Herta Lebk
Tempera à l'oeuf sur toile