Le Métèque est mort et ça me fait peine. J'ai grandi avec lui, il m'y a aidée. Lui aussi.
Liberté était un mot noble dans sa bouche. J'étais toute petite, et je savais qu'il y avait des mots perles rares, comme celui-là, grâce à lui. A lui aussi. Georges Moustaki a participé à mon apprentissage de la noblesse des mots. Liberté. C'était avant Camus. Très largement avant. Il pleut. Même si je l'ai un peu abandonné par la suite, lui et ses chansons, pas le chemin. Je retiens de lui ce mot. Peux pas faire autrement. C'était tellement mélodieux ! Ca l'est toujours et ceux d'amour, de bonheur permanent et de révolution.
Je ne sais pas de mot plus difficile que celui-là. Liberté. Responsabilité de sa liberté. Des mots ? Pas que des mots et de la musique autour ! Tout le monde en est fascinés. Et tout le monde est piégé, se piège, n'y entend rien. Presque tout le monde. Liberté. On la reprend en coeur et on l'emprisonne, oui, il bien raison Moustaki. De plus en plus. Plus on vieillit, et plus on la massacre, on dirait.
Georges Moutaki, aujourd'hui qu'il est mort, me "ramène" encore, éloigne des infos et de la bêtise. De l'humain brutal et brutalisé, de l'inessentiel, quoi ! Une nostalgie me prend. Il pleut toujours.