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14 novembre 2009 6 14 /11 /novembre /2009 13:44
C'est l'histoire d'une maison, celle du philosophe Francis Jeanson, de sa femme Christiane et de leurs enfants.
Un film de Dominique-Emmanuel Blanchard, l'éditeur et l'ami.
Allez jusqu'au bout pour en saisir toute la charge émotionnelle. Merci à vous.
Merci à toi !


Cette maison-là | Francis Jeanson
envoyé par borddeleau. - L'info internationale vidéo.

Vous pouvez vous rendre sur le blog  de Dominique -Emmanuel Blanchard "Petit journal de DEB", en lien ici.
Il a  réalisé bien d'autres vidéos sur Francis Jeanson.
14 novembre 2009 6 14 /11 /novembre /2009 01:54
"La chanson de Satie" composée par Arthur H que j'aime moyennement et accompagné par la belle voix de Feist une chanteuse québécoise...
Il y a la mélodie de Satie, sa musique que, décidément, j'écoute en boucle d'or en ce moment.
Puis, plus bas, cette leçon de musique de Jean-François Zygel qui, sans mettre de côté l'émotion de la note, nous fait entrer dans l'univers et l'ossature musicale du musicien...La syncope pour me fondre dans ces mélodies immensément poétiques et dépouillées. La partition travaillée à la gomme, on dirait. Juste un essentiel qui sauve de tous les saccages.
Tiens, je t'offre cette page, à la nuit tombée depuis longtemps, cependant que tu dors, que tu oublies les heures, jusqu'à demain matin...




Jean-François Zygel "S" comme Satie
envoyé par odette11. - Clip, interview et concert.

13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 05:41

La maison de Francis Jeanson a brûlé jeudi dernier  5 novembre à Claouey. 
Ce penseur/ philosophe de notre temps avait été honoré d'un bel hommage en Algérie, durant le Salon du livre d'Alger, deux jours plus tôt, ce mardi 3 novembre.
Des mômes auront mis le feu à sa maison, ici. Ce lieu tout habité de mémoires et de livres...
Une absurde absurdité en somme !
Une tristesse et un effroi.
J'ai froid.
Un film sur la maison et ses secrets de papier  est à l'oeuvre, vous pourrez le voir bientôt.



Sous la cendre
et le bois noir
des bûchettes
informes
ou des corps
sans tête
ni bras
ni rien qui tienne le fil de fer
des pages 
mortes
dans leur papier

pelure des mots
lus relus dits encore
dits
sur une vidéo tremblée
qui dessine
traits d'encre de Chine
de ta voix chagrin 
grisée au fusain des chimères

un visage... 

                                            


J'ai acheté ce livre à Alger,
à la Librairie du Tiers Monde,
8, place Emir Abdelkader.
Il était bien placé sur la table.
Celui-là parmi d'autres...

Depuis, de temps en temps,
je fais courir mes doigts sur les pages...


Merci à mon amie Zineb d'avoir traduit le titre et le sous-titre de ce livre :                    
                                                             Francis Jeanson
                                                           Un philosophe militant
                                    De la résistance à l'occupation nazie  en France
                                   à la résistance à l'occupation française en Algérie

12 novembre 2009 4 12 /11 /novembre /2009 18:23




DURAS-GILBERT-PINNA.png
 Je trouve cette vidéo assez belle : des images, des phrases de Duras sur la musique d'Erik Satie.
Des calques posés là,  
sur des événements,
des émotions
et des brûlures.
Une maison en saccage,
pas loin d'ici...
Des naufrages...
Des livres...
Des amours...
et ce qui se mélange dans la même histoire.

                                                                                                             Marguerite Duras vue par Gilbert Pinna
11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 16:01

Je veux mettre en vitrine aujourd'hui deux blogs amis, en lien ici, celui de Jalel El Gharbi et celui de Gilbert Pinna.

D'Algérie, magnifique pays meurtri, je suis revenue blessée de ses blessures, cassée de ses cassures, ravie de ses ravissements...de "cette lèpre du coeur" qui ne connaît pas de géographie... 
Ma mémoire accolée à celle de ce peuple,
mémoires qui se cognent et s'agrippent en moi, tricotent des mailles tendues sous ma peau, et qui pourraient la déchirer de tout ce vent céleste, de toutes les peurs et de toutes les audaces.
"Audacieuses ces femmes,  qui vont la tête nue !"  on m'a dit. Elles me regardent. Je croise leurs yeux où des pensées cheminent.
Toutes ces femmes, mes soeurs humaines, chacune de nous dans une vie, rassemblées tout à la fois par elle, la vie qui tient le corps, qui tient le coeur, qui tient l'âme.

Alors ce matin, sur le blog de Jalel El Gharbi, je découvre Ahlam Mosteghanemi.
Je ne la connais pas, non, et je vais la lire.
Il semble que le parcours engagé de son père est central dans son oeuvre...
Puis, là, une flamboyante et troublante histoire d'amour que ce Mémoires de la chair, qui me ramène, en vagues incertaines, à Duras dont je parlais hier.

Parce que Marguerite Duras aimait la vie et son quotidien, l'actualité décryptée de ses lunettes d'écrivain.
Une femme.
Toujours femme et toujours écrivain.

Et Gilbert Pinna sur son blog a saisi ça d'elle, une fluidité. Une fluidité du dessin et du trait pour elle qui traquait les ornements de la syntaxe et les mouvements du style au profit de "l'imprévisible", de ce "seuil d'opacité" franchi d'un coup, de "la peur".
"La peur de quoi ?" lui avait-on demandé.
Elle ne savait pas dire.

Moi non plus, qui ne suis pas Duras, je ne sais pas dire ça, l'échappée de la peur dans les mots,  du désir, de la peine, un jaillissement soudain, quelque chose comme une éruption de la mort, ce "paradoxe suprême de l'amour fou" disait-elle.


Je réunis alors ces deux femmes écrivains, et puis toutes celles que j'ai croisées à Alger, dans les rues comme des bras balancés face à la mer, dans les rues, dans les rues, les rues....
Des bras et des rues.
Je vous invite à aller visiter ces deux blogs si vous ne les connaissez pas. Merci à eux.

10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 16:20

 

 
Faut-il qu'il y ait des femmes de grande vertu
pour qu'il y en ait d'autres, de petite !

Une conduite irréprochable, peut-être
de la propriété, peut-être
du pouvoir, peut-être
de l' hônneteté, peut-être
de la fidélité, peut-être
tellement méritoire, peut-être...

Eh bien tant pis, je préfère celles à la vie qu'on dira mauvaise, ces femmes durassiennes qui s'essoufflent à la nuit, la souffrance presque abstraite, sur des terres neuves où elles n'attendent rien et tracent de ce "rien" un chemin à mesure qu'elles se donnent à entendre.

Une voix. 
Une voix tâtonnante de ce qui a eu lieu et injustifiablement haute. Et puis un sourire. Des larmes qui viennent. Je lis Duras :
"Un livre c'est la nuit. Ca va me faire pleurer et je ne sais pas pourquoi. C'est comme si l'écrit était toujours désespéré. C'est ça : là-bas a glissé. Il est ici. Nous avons pénétré dans le lieu vidé de l'amour".

Que dire de ce drame de l'explosion de l'amour ! 
De la Chine du Nord à Paris, en passant par Nervers, ce n'est jamais que le même décor ou presque. Et puis ce n'est pas très important au fond ! Quand on écrit sur l'amour, on entre dans un Mékong où se noient les larmes de l'émotion débordée qui ne se tient plus à rien.

"Le corps mort de l'amour",
elle dit, une boîte à mots et à musique la lala lala "irréconciliable", "séparation", "désir", "passion", "immensité", "douleur"...
On pioche et on tire toujours la même étiquette, toujours la même : "une souffrance indolore".
Un engouffrement. Une épouvante.

Et j'entends la voix, la mienne qui ne narre rien, qui passe juste en moi, comme cela, et puis une musique, quelques notes, un tracé, un entrelacs de lignes et de silences.

La mer, je l'ai vue. Mes yeux pleins de sa lumière, de sa  respiration, de sa beauté liquide.
"Regarder la mer, c'est regarder tout."
J'ai su là-bas,
la suffocation illimitée de la mer,
devant la baie d'Alger.

Comment suis-je donc passée du début à la fin de ce texte ? Je ne sais pas. Parce que, vous voyez, il n'y a pas de passerelle entre le début et la fin. Aucune jonction possible.
Des états si différents en somme.
Et du vide.
Puis quelque chose arrive, qui ressemble à de la mélancolie.
Sans aucun support.
Comme la mer.
Terriblement fascinante.
9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 15:51

"Une rue lisible.
Une fille
Sortie illuminer la lune.
Et des pays lointains,
Et des pays sans traces....

Un rêve salé.
Une voix
Qui creuse la hanche dans la pierre.
Va, mon amour,
Sur mes cils... ou sur les cordes.

Une lune blessante.
Un silence
Qui brise vent et pluie
Et change le fleuve, en aiguille,
Dans une main qui tisse les arbres."
J'aime la poésie de Mahmoud Darwich et la façon qu'il a d'en parler, sans grandiloquence, sans complaisance, sans la  posture du poète douloureux et forcément maudit.
Qu'est-ce qu'être poète ? Que fait-on quand on écrit de la poésie ? Que se passe-t-il dans la langue ? Qu'est-ce qui chemine en premier lieu, l'inspiration, l'émotion, l'idée, le thème, le son...?
Des questions entendues déjà, ici et là, mal agencées, mal goupillées, pas "justes"...
Mahmoud Darwich répond.

"L'inspiration, c'est quand l'inconscient trouve ses mots. Mais c'est une définition imprécise et abstraite. Il s'agit parfois d'éléments internes, l'esprit qui accède à la clarté, à un état dans lequel le visible devient invisible et inversement, et cela par une mystérieuse alchimie.
Parfois vous êtes pris par un désir pressant d'écrire. Vous vous mettez à votre table de travail et vous ne parvenez pas à écrire un seul mot.
La langue se rebelle contre le poète et il cherche à la dompter. La poète imagine qu'il y parvient mais c'est toujours elle qui le domine, car elle a une mémoire, un système propre, une longue histoire. Ce que peut espérer le poète, c'est revivifier la langue, la sortir du répétitif et du banal.
Pour moi, la vraie question, et la plus difficile, reste la suivante : Où, sur la page blanche, ai-je ajouté du nouveau ? C'est que la véritable poésie est tellement rare ! "

9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 01:46



Je remercie Galoune "Les pieds dans l'herbe" en lien ici de m'avoir decerné cet awesome blogger



Alors je joue le jeu et le fais passer à mon tour.
Voici les règles, en six temps :
1 Remercier celui qui te l'a donné
2 Copier l'award
3 Le poster sur son blog
4 Dire sept choses que tes lecteurs ne savent pas sur toi
5 Mettre les liens de sept bloggeurs
6 Les prévenir qu'ils ont gagné un award à leur tour

 1 Mille mercis Galoune d'apprécier mon blog.
 2 et 3 C'est chose faite.
 4  - J'écris de la poésie avec quelques bonheurs et un livre est sorti en avril dernier "le désespoir amoureux de la vie", l'éditeur en a perdu quelques kilos.
     - J'aime les villes en bord de mer et j'ai mal quand une maison y brûle.
     - J'aime qu'on m'aime plus que tout et absolument, ce qui pose des problèmes à ceux qui m'aiment.
     - J'aime qu'on m'aime plus que tout et absolument, parce moi je ne m'aime pas beaucoup.
     - J'aime comprendre ce qui se passe dans les relations humaines et j'ai la faiblesse d'entrevoir ce que d'autres ne verront jamais.
     - Je supporte mal, et parfois fort idiotement, ceux qui incarnent la loi.
     - J'ai souvent honte d'être un homme (une femme) et j'ai, je crois, la capacité de l'indulgence, "trop bon public" diront certains.

Donner sept bloggeurs préférés, moi j'en donne neuf qui sont dans mes liens :
 
Le petit journal de Deb
C'était demain
Gilbert pinna le blog graphique
Saravati
Jalel
Humeur noirte
blogamu
Clarinesse l'oeil du vent
Soulef

et yes ! je les préviens...
Ca va comme ça ?


8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 17:55

Me noyer dans les gens, avec eux.
Partout dans la ville, un ordre tumultueux de la tension.

Combien de lampadaires ici, des rues balisées de lumière, comme s'il fallait que tout se voit et que chaque point d'ombre n'en soit plus un ? 



Une vue folle et magnifique des hauteurs d'Alger sur la baie.
La mer est là. La mer...
Me dire : "J'ai été là, j'ai vu ça, moi, moi !"

A rebours de mon histoire, il le fallait, quand bien même cette sorte d'inquiétude me prend pour ne pas être aveugle, vous comprenez !

Ce qui semblait être des jonques ne l'est plus au matin, les rideaux ouverts, ce sont des petits bateaux qui dansent, une présence à toute épreuve.
A toute épreuve.

Et des sirènes claquent un peu partout comme le drapeau algérien dans tout ce bleu du ciel.

"De l'Algérie, je reste inconsolable. La drame qui a frappé tant d'hommes et de femmes de là-bas m'endolorit encore." Jules Roy






 
8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 07:20


On s'épuise, voyez-vous, à respirer comme un poisson pané, on dort mal, on se réveille mal...
 A bout de souffle, on se fout bien de Godard, on a mal jusque dans les bras et les yeux, on marche un peu sur des jambes en pâte à modeler sa fatigue et peut-être un souffle, qui sait ? échapppé soudain joyeux et libre de la cage...
Alors on allume l'ordi et on écrit, sans prétendre à rien d'autre qu'à chercher une cadence des mots au bout des doigts traînés sur le clavier azerty qu'on connaît bien.
Il est tôt.
Il n'est pas tolérable qu'il soit si tôt, quand on est  plati et raplati, que se bousculent le meilleur et le pire, un ordre formel de la vie qui peine à s'entendre avec elle-même.


Je suis bien ici.
Mes épaules n'en sont plus.
Je suis bien ici, chez moi.
Dans le lit, mes yeux me sortent de la tête.
Ils écoutent Satie sous des paupières de plomb.
Trois Gymnopédies, ce tant dépouillé des notes, une splendeur invraisemblable découverte pour moi il y a si peu de temps.  Mon compagnon m'a acheté hier un CD D'Erik Satie, quand je somnolais moitié poisson, moitié panée, couchée en chien de fusil ou en épingle à cheveux, ce sera comme vous voulez.

Une parenthèse refermée sur du soleil là-bas,
une flamboyance indécente ici,
dans la cendre des livres.

Faudrait une vidéo sur les livres, tous les livres de la maison.
Pour mémoire.

Croire encore que respirer est simple.
L'odeur de l'encre dans des pages,
des pages et des pages...