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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 17:08

Une corde à linge. Un bout, l'autre. Tas de trucs entre les deux. Corde à songes ? pas seulement. Des trains, des gens, des passants sur des quais, du bruit, des rêves, du silence, des poches de silences pleins et vides, des rencontres, des attentes, des amours, de la mélancolie, des murs, murailles, la vill3516019998_4df4256d77.jpge, une matière organique, un baiser, une évidence, une platitude comme une banquette rêche, un souvenir, un homme et son reflet dans une vitre, une horloge, une place et un miroir d'eau, une fontaine, une échappée, un regard, des caresses, un étonnement de la main, le ciel, la mer inventée, Bruges, une autre ville, des hommes égarés comme on l'est tous au fond de soi, des flashs qui aveuglent, des spots, un film et plein de  scènes qui bruissent ici et là dans la nuit du monde sauvé des apparences et des mousses, la vie au plus serré de l'oeil, en somme.

26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 14:11

Tourne avec moi, ce serait :

- ne pas se méfier du tourbillon

- se propulser dans le grand angle, le ciel en grand largeur,  un rouleau d'étoffe dans toutes les variables du bleu, posé sur la table (bruit mat, et le tissu peut se dérouler)

- rouler avec la mémoire en marche, et ce qui parle de soi. Roule ! Roule !

- lever le regard vers un écran, s'élever on pourrait dire

- laisser les émotions aller la route, le ciel immense, plus grand que tout

- ne rien comprendre au vrai film

- sauver le monde

 

                 
                                   Tourne avec moi | 25 février 2012 par Quani

 

 

Ecouter ensuite la chanson bluette, indigo du jeune Thomas Dutronc, (plus si jeune que ça, ah mais !)

 

 

24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 23:31

Il y a soi et ce qui vient. Ce qu'on attend. Ce qui n'arrive pas. Qui arrive parfois. Parfois. C'est à partir de l'extérieur que les choses se développent. On brode autour la plupart du temps. On sent bien le mot qui va parasiter toute une phrase, par exemple, celui qui n'ira pas. Qui fera bourrage. Et qui induira tout le reste qui n'ira pas non plus. On ne peut rien contre ça. On peut chercher des explications, une ou bien deux.   Je  préfère avoir un peu de terre molle sur mes chaussures, parce que j'aurai marché dans l'allée, à l'Embellie du jardin, fumant des cigarettes douces, douces...

Il y a soi et ce qui vient. De l'autre et  sa vie qu'on ignore dans ses ajustements. On sait les siens. Pas ceux de l'autre. On devine. Un brodage forcément ajusté comme on peut sur hier et aujourd'hui. Et on pressent l'entrevoyure entre les persiennes du sang. Ce qui bat le coeur qui tangue à la fenêtre. Ce qui donne mouvement au mouvement ? Le mot sur le bout de la langue, on pourrait dire. Physiquement. Tant pis, on va s'enliser. On s'enlise déjà.

- Dis, tu me racontes l'histoire du petit coeur qui tangue dans la parenthèse qui se ferme, ferme pas, jusqu'à quand, je peux pas dire, j'en sais, j'en sais rien, moi ?

 

(Vous pouvez, si vous voulez, mettre en marche à la fois la chanson et la vidéo, qui est muette.)

 

 

 

 

 

 

 

23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 14:19

"Ecrivez des lettres !"  Une main a tracé ces mots sur le murs. Un tag. Une invitation à la correspondance. Internet détrôné !

On voudrait écrire une lettre qui les contiendrait toutes, ainsi qu'un livre, disait Flaubert. Une absolue impossibilité. Dont on n'aurait aucune idée. On ne sait pas à quoi elle pourrait ressembler. Ni ce que ça veut dire. Ca ne veut rien dire...

Pourtant, on devrait consigner. Noter. Ca ne veut rien dire non plus... Un aide-mémoire. Mais... On ne peut pas écrire l'ombre juste, la lumière juste, juste celle-ci, le geste juste, juste celui-là, et le regard, et le sourire, et le pli du manteau, et celui de la bouche...  Les mots s'en approchent en boîtant toujours.

"- J'aurais dû lui dire ça... Et puis ça aussi que je ne lui ai pas dit ! Par quoi ai-je pu le remplacer ? Quelle insignifiance m'est venue qui allait bien avec ses mains que je tenais ? Les mains étaient plus importantes, c'est pour ça... Je n'avais plus ma tête à moi, à cause des mains... Je les regardais et je me suis arrêtée de parler... Les mains et les yeux... Par quoi peut-on remplacer des mains et des yeux ? Hein, par quoi donc ? Et l'ombre qui penche, et le manège qui tourne un peu, si peu, et la fontaine vidée de son eau, et Nulle part ailleurs qui existe et qui n'existe pas, à cause des mains et des yeux... ?"

 

 

'' Buvez de ce whisky que le patron juge fameux '' est un pangramme. Cette phrase contient toutes les lettres de l'alphabet.  

 

23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 00:08

imagesles-autres.jpg"Les autres". Merveilleux livre de Simenon !  Une histoire familiale compliquée, comme elles me sont toutes ou presque, pour peu qu'on enlève, l'une après l'autre, les peaux de l'oignon pour arriver au cœur, les yeux plein de larmes, il se pourrait.

Et puis non, pas là ! Les choses sont données à lire, analysées sans excès de psychologisme, à moindre phrases façon Simenon, style exemplaire.

Je ne vous raconte pas l'histoire, sinon qu'elle rassemble des êtres hors champ de la morale, dont le narrateur/écrivain (Simenon himself, allez savoir !), et les autres. Les autres, c'est le reste de la famille moulée aux bonnes mœurs, médisante, pleine d'ennui, sans talent et le sachant, une légitimité de plus à ses imbéciles arrogances, des vérités sur lesquelles on ne revient pas.

Blaise, le narrateur, un être de culture et de fragilité, un inconnu parmi les siens,   écrit dans son journal :

"Je vais écrire une chose paradoxale, une phrase qui m'est venue à l'esprit, ce jour- là, au restaurant du Globe et qui, sur le moment, peut- être à cause de la demi- ivresse, m'a paru profonde : J'étais trop ambitieux pour l'être !"

Je la trouve fabuleuse cette phrase. C'est dire s'il ne se trouve pas sur le même barreau de l'échelle que les autres, mais juste un peu plus haut, juste un peu ailleurs...  Oui, c'est ça, exactement ça : ailleurs.

20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 06:05

Femmes-de-Paris.jpg Photo | Isabelle Lagny

 

Tu traverseras des cours, des couloirs,

des rues au secours d'un salut,

du vertige errant, et

nues

sous le ciel, et

flamboyantes de tissus de couleurs,

à découvert du corps des hommes dans la

fatigue.

Des Capucins de Bordeaux jusqu'à Paris

des trottoirs,

tu surprendras le rire d'un tablier noué dans

le dos.

Tu auras appris la peur de ne pas

avoir peur d'un abri

du silence.

 

 

20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 00:59

 

J'aime l'eau. Les villes d'eau. Bordeaux est une ville qui, sans la Garonne, auraitANOREXIE d-bat citoyen 10 f-vrier 2026 un paysage tout différent. Il y a des berges, un quai, des amarrages  possibles, des embarcations, des paquebots au manoeuvres compromettantes. J'ai vu ça un jour de 14 juillet. Et puis des mouettes rieuses, oui. Les mouettes se marrent de nous, moqueuses qui filent.

Et puis du sable... du sable ? Je ne sais pas. Il est une boue qui fait noeuds, ou racines, ou vagues, ou veines de la terre. Est-ce du sable qui dessine ces arabesques noires et toutes accidentées, pleines d'humidité et de tourbe ?

Comment ça tient les châteaux, sur la plage, que bâtissent les gosses ?           Que je voudrais construire d'une chanson dans la tête, avec des gestes de sablier.                                                                                                                    Le temps presse et le môme va remplir son seau. Va-et-vient d'un petit qui court vers la mer, et d'un pâté l'autre, élève des tours et ses pinacles.

Ça finit toujours par s'écrouler, un château quand il est abandonné.                        Il sèche. Comme une encre. Le château sèche quand on ne l'habite pas. 

Les forces de tension superficielles des gouttes d'eau qui entourent chaque grain de sable perdent de leur pression : un côté  chargé positivement, l'autre négativement, ils s'attirent à la manière d'un aimant.   

- "Des amants", dit Duras. L'eau englobe chaque grain de sable pour que la loi de l'attraction physique puisse s'appliquer et les faire tenir "ensemble".
Ce ne sont pas les grains minéraux de sable qui maintiennent la cohésion de l'édifice, mais l'attraction des molécules d'eau entre elles.  

L'eau est donc tension en elle-même. Pour une sculpture.

  "Du sable, rien de mieux, entre deux phrases."

 

 

 

 

 

 

19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 03:47

Rimbaud suffit à lui tout seul. C'est une valeur sûre. Qui donc n'aime pas Rimbaud ? Qui même oserait le dire, tant il est adulé, collé sur les murs des villes, sur des cartes postales, des tee-shirts, des "mugs"... On boit Rimbaud comme du p'tit lait. Et quelle force des vers ! Quel séisme dans la langue !

Alors je me demandais bien pourquoi se faire appeler Arthur signifiait que ça allait "barder grave". C'est pourtant un prénom dont j'aurais volontiers baptisé un enfant. Un nom de poète, ça ne pose pas en soi n'importe quel décor psychique !

- Merde alors ! elle a dit. Ca fait une heure que je suis là... Va se faire appeler Arthur, lui, tu vas voir ! (Dans la file du supermarché, la mère parle avec sa copine. Elle trépigne d'impatience au bout de son téléphone portable qui ne répond pas. Elle s'inquiète. Elle fulmine. Elle se demande...)

Moi aussi, je me demande. Parce qu'immédiatement, je pense à Rimbaud, aux silences, aux nuits, aux vertiges, aux intransigeances ardentes, aux Illuminations, au voyant, aux rêves de feu et aux chutes amères, au poète de sept ans, au dormeur du val, à la musique, au bateau ivre, à un café qui porte encore ce nom... à l'envol des sens.

Et puis voilà ! Cette femme bat à plate couture toutes mes divagations. Je sens que ça va guerroyer dans la chaumière quand le petit rentrera. Arthur, au secours !!!!

Alors je me suis renseignée. J'avais raison, ça sent bien la guerre, la Seconde Guerre Mondiale même, et l'occupation.  Et le couvre-feu qui avait été fixé à 20h.


Le nom ''Arthur'' est une déformation de l'allemand ''acht uhr''' (''vingt heures !'') que les patrouilles ennemies criaient aux retardataires éventuels.

Bon ! Finalement, je suis rassurée. Arthur, le mien, son bateau et ses dérives, sont ailleurs.

 

 

 

 

 



 

 
18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 18:20

Paris 2011. Nous rencontrons  Robert Misrahi durant plusieurs jours autour d'un projet de film long.
Une halte dans un bar du Quartier Latin, juste côté de la Sorbonne où il a enseigné pendant des années.
Une pause. Un café, un  schweppes. Je mets sur "on".
D'hier à aujourd'hui, il laisse aller sa mémoire des lieux et des événements.

 

 

 

18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 12:06

C'est là l''entretien que je préfère, parce qu'il est le dernier, et que, peut-être à cause de cela, il a une couleur plus intimiste, et vibre davantage sur une corde plus "au coeur" du sujet, de mon sujet à moi : ce qui peut être lu et compris à l'arrière arrière de toutes paroles didactiques.

Ce dernier volet de la série "Les Moi du corps" entre, avec ce cinquième entretien, dans un champ plus sensible de l'être.
Qu'est-ce que l'être anorexique, par ce dérèglement, nous dit du monde ?
Quel serait ce "désespoir amoureux de la vie", cette posture subversive et révolutionnaire de l'anorexique ?
Que dit le symptôme que le sujet ne peut pas dire ?
Comment se pose la question de la guérison ?