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19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 19:34

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C'est un livre. "Battre le corps" de Dominique Boudou. 

Une existence de livre !

 

C'est une écriture au crin de la peau et à la râpe. A l'émotion. Dédié à Claire Seriès, en reconnaissance. Forcément alors, aussi en connaissance du tremblé de la vie : c'est une écriture d'écrin.

Et dedans, tout profond dedans, au coeur des mots, du chagrin même des mots, qui tient en si peu et qui tient tout, toujours cette intelligence sensible cardiaque, une perception du monde revenue à l'essentiel, qui dit l'oiseau fragile, fragile ! et le corps blotti.

Une adresse d'amour, arpenteur quoi qu'il en soit, quoi que le temps nous laisse et reste, quoi que les heures battent de rire aux larmes pour rien, dans l'ignorance du chemin où on arrive. Une correspondance entre nous, en tout état de cause.

 

 

 

 

"Tu lui parles de l'oiseau

Et c'est lui qui sourit sur son visage

Un oiseau menu dit-elle

De l'autre côté de la vitre

Et ses yeux mêmes ont des soupirs

Et tu réponds que non

L'oiseau n'est pas menu

Il est léger"

 

 

"Battre le corps" de Dominique Boudou, Le Nouvel Athanor, préfacé par Jean-Luc Maxence

 

18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 12:57

  hervé bégou rimbaud

 

 

Tu regardes le ciel, et le ciel est ailleurs.

Une forme humaine dans un nuage de fumée, "mon coeur est plein de caporal".

Tu pousses la cale du bateau, revenu de nulle part, au plus simple des mots, au plus secret de toi, à la poupe.

Un oiseau passe. Tu ramasses le vent déplacé par son aile. 

Tu le mets dans ton sac, un fol que tu remplis.

"Une folie, tu dis, pour pas faire la tête vide".

 

 

 

Photo | Hervé Bégou, Rimbaud dans Paris
L’Homme aux semelles devant, sculpture inaugurée en 1984, Place du Père-Teilhard-de-Chardin, à droite du boulevard Henri-IV, du sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy (1920-2006).
15 juin 2013 6 15 /06 /juin /2013 13:45

  Photo | Hervé Bégou

                                                                                         HERVE-BEGOU-3.jpg    

 

 

 

 

 

 

 

 

 

         Dans la baraque aux livres, il y a peu de lumière et c'est la fin du jour.

                    "On sauve quelque chose d'une âme", on dit ça.

 

                                    Le soleil se colle au plafond.

                              A  l'abri de son épaule on s'accroupit.

 

 

 

 

 

Le livre trouvé est Mars de Fritz Zorn.
13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 18:03

Un livre : "Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée", dans la collection Une chandelle dans les ténèbres

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Il faut dégager des lueurs pour comprendre... Ce qui s'invente chez quelques-uns, et qui arrive à faire sens : les émotions vécues, raboutées à d'autres émotions, constitueront une manière de "souvenir"  qui creusera comme une pelle. 

Brigitte Axelrad, professeur de philosophie et de psychologie à l'université Stendhal de Grenoble et membre du comité de Rédaction de la revue scientifique de l'Association Française pour l'Information Scientifique, adossée aux écrits majeurs de Elisabeth Loftus, tente de répondre de façon claire et pédogique aux patients, aux familles, aux professionnels, aux juristes qui s'interrogent sur les thérapies de la mémoire retrouvée et sur leurs conséquences destructrices pour tous ceux qui en sont victimes.

Que dire d'un système de croyances mis en place et bétonné, expliquant tout, absolument tout, comme la solution qui tombe à pic, afin de résoudre des conflits internes ? Le "tout" sera preuve et la contestation impossible, rien ne sera vérifiable, reposant uniquement sur la supposée parole/vérité.

Ce livre tente d'éclairer les ravages des "faux souvenirs retrouvés" vingt à trente ans après que les faits incriminés sont supposés s'être produits, alors même qu'il n'existe aucune corroboration indépendante de leur existence.

Ce livre, construit sous la forme d'une longue conversation, est un chemin balisé de petites chandelles vers une compréhension d'un phénomène sociologique. Qui est douleur. Seulement de la douleur. Terrifiant !

 

11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 13:58

C'était à l'école de Bruges. Dans la classe de Christine. Avec des petits qui ont acquis la lecture et l'écriture cette année, leur CP. C'est qu'il en faut des tours, et des détours à la part de l'enseignant, pour ne pas les perdre en route et tenir l'effort de tous, c'est-à-dire de chacun.

Et puis il y a eu cet atelier d'écriture. Une fenêtre supplémentaire ouverte sur le pouvoir des mots, la liberté qu'ils sont, pour dire. Se dire. Les enfants, alors, se sentent devant quelque chose, de grand, ce quelque chose d'autre qu'on nomme "découverte" peut-être. Et la langue sera brassée, creusée à leur guise, à leur manière, le regard un peu ébloui des mots semés. Qu'ils en soient étonnés, de ce plaisir des mots !... Un plaisir qui ne sera pas jeté à la poubelle, et banalisé. Le plaisir est tellement important !

Les voix demeurent !

Elles s'offrent, les voix,

et s'écoutent longtemps à l'intérieur de soi.

S'écoutent. Pour grandir et pour cette "expression de vivre".

Pour cela, il y a des passeurs : des enseignants, le plus souvent. Ce sont eux que les enfants rencontrent tous les jours. Alors l'école est le bon endroit, oui. Christine fait partie de ces êtres-passeurs. Le plus grand compliment qu'on puisse faire à un enseignant. Transmettre la force de la liberté à puiser en soi... Bonheur d'en avoir rencontrer un, on s'en souvient toujours. De cela, je suis certaine.

Voilà ! Les textes des enfants, (écrits lors de l'atelier et à partir d'un texte de Thomas Vinau tiré de "Nos cheveux blanchiront avec nos yeux") ont été enregistrés par Christine. Les enfants en sont fiers. Ecoutez-les.

 

 

 

 

8 juin 2013 6 08 /06 /juin /2013 23:49

  Il paraît que la poésie ne se vend pas, il paraît que la poésie n'intéresse plus personne... Il paraît que la poésie...

 

Une surprise pour moi aujourd'hui en ouvrant l'ordinateur. 

Je remercie Franck Oslo Deauville pour son émission poétique, et ce talent qui la porte, son talent. J'aime son émission depuis que je la connais. La poésie à l'honneur, c'est pas si fréquent, avec de la musique qui tremble rock et pas que, c'est pas toujours, hein ? Des textes de qualité, vous verrez, vous entendrez, vous écouterez. Et il y a aussi le mien, une "Ricoche" qui va, va bien dans la voix...  A 29'52, il y a le mien. C'est un bel étonnement. Cadeau du jour. Qui poétise le jour décidément. Ce 8 juin, Dominique est Place Saint-Sulpice à Paris, parti à l'aube sur son solex.

Il paraît que la poésie ne se vend pas, il paraît que la poésie n'intéresse plus personne... Il paraît que...

...que c'était la dernière séance !!!...  Nous, on n'a pas vraiment  envie qu'elle s'arrête, non !

J'ai bien prêté l'oreille et bien entendu une rocaille dans la voix de Franck Oslo Deauville, tout à la fin de l'émission. Alors on se dit que L'étoile dans la gorge, on veut la garder encore. Que pour respirer, on en a besoin.

 

 


 <iframe width="100%" height="166" scrolling="no" frameborder="no" src="https://w.soundcloud.com/player/?url=http%3A%2F%2Fapi.soundcloud.com%2Ftracks%2F95932064&show_artwork=true"></iframe>

  Émission de radio musicale et poétique diffusée sur "Radio Soleil 35".


Playlist & Textes:

Motörhead - Ace of Spades (live)
->(Texte) Anna de Sandre - Une rapide conclusion ("Un régal d'herbes mouillées"/Edition Les Carnets du Dessert de Lune)
The Heavy - that kind of man
->(Texte) Anna de Sandre - La Traversée("Un régal d'herbes mouillées"/Edition Les Carnets du Dessert de Lune)
Janis Joplin - Piece of ly heart (take another)
The Bees - These are the ghosts
->(Texte) Al Denton - Poème pourri
Lau Nau - Valolle
Cocorosie - Gravediggress
->(Texte) Brigitte Giraud - Ricoche la nuit
Tricky feat Francesca Belmonte -  Nothings Changed
N.A.G - la chouette
DIV (musique Hnova) - Nova
Dandy Teru - RWNVLL, feat Tchad Unpoe
N.A.G - Une buche, une luciole
Oiseaux-Tempête - Opening Theme (Ablaze in the Distance)


Liens:

Anna de Sandre: http://biffureschroniquesads.wordpress.com/
Edition Les Carnets du Dessert de Lune: http://www.dessertdelune.be/
Al Denton: http://al-denton.blogspot.fr/
Brigitte Giraud: http://www.deb33.com/brigitte/index.html
Div: http://sameoldshit.canalblog.com/
N.A.G: https://soundcloud.com/n-a-g-1

3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 21:00

 Je pouvais m'attendre à ce que le ciel tombe. Rien n'est arrivé ! Je veux dire rien de pesant. Pas de pluie non plus. Un matin bruge. J'y allais.

Puis... J'ai entendu plusieurs fois mon prénom, j'ai aimé ça dans les bouches enfantines. J'ai grimpé et descendu des escaliers, tenu des petites mains, et, au débouché d'un mot, écouté un étonnement ravi. Revu Christine. J'ai aimé ça aussi.

chapeau de pluie 31 mai 2013

Le papier n'y avait aucune dureté. On s'accoude parfois facilement sous les mots, à y reconnaître des beautés, les sens éveillés,  y nicher. La sensibilité est un bloc de béton effritable. 

Les yeux, sous l'oripeau des chagrins et au jardin des délices, s'ouvrent doucement.

Entre deux exercices de paix scabreuse, j'essaie de simplifier les équations. Je m'efforce au délire.

 

 

 

 

2 juin 2013 7 02 /06 /juin /2013 16:59

"Le Grand Bazar". On reconnaît la patte de Marie. Marie Pustetto, metteur en scène. Sa sensibilité du jeu, au creuset des textes de Ghérasim Luca ("Héros limite") et Charles Pennequin ("Pamphlet contre la mort"), son talent et cette générosité qui court jusque dans la salle. Alors forcément les acteurs actent, ils ont pris tout en eux et le redonnent. Ils sont cadeau.

Des textes forts. Simplicité des costumes et des accessoires. Les mots sont persistants, claquent plus encore. Dans les tripes. Ils sont là, les comédiens, avec leur bâton rouge... Vie, mort, qui hantent. La parole qui hante. Le silence qui hante. Et la solitude. Et tout ce qui perce la peau et fouaille la tête.

Ecoutez.

 

 

 

Mise en scène | Marie Pustetto

 

 

 

 

2 juin 2013 7 02 /06 /juin /2013 03:11

Quand la parole vient à manquer, que les mots ne savent plus dire, le regard s'enracine sous l'écran, des bouffées de nuit dans un ruban de fumée qui attend l'éclair. Les yeux cherchent, ne cherchent pas. Ils pirottent et reverdissent. Ils s'inondent. Dehors il pleut encore. La fenêtre est une paupière sous le vent, saoule, des paquets de promesses pleurées à bras, le corps levant, des flashs à bout de ficelle passée entre les mains, des fagots de doigts.

Je fumerai demain une cigarette, du bout des yeux. 

 

 

 

 

 

 

29 mai 2013 3 29 /05 /mai /2013 22:12

On n'écrit rien dans la marge. Ou bien alors on choisit de prendre un crayon et de s'en servir. On écrit. Un mot. Une flèche qui indique... Une bribe de... On marque la route d'une pensée.  Au moment de l'écriture de..., on pense forcément à quelque chose. 

C'est une assez bonne méthode pour forcer la mémoire. Dans l'épaisseur du texte. Et là, moi, je pense : épaisseur du temps.

On fait toujours du chemin en tournant et retournant les questions. Mais  une chose me préoccupe : Qu'est-ce qui assure au temps, une épaisseur ? Alors, est-ce que j'ai, moi, toi, vous  ...une épaisseur ?

Pourquoi serions-nous certains d'en détenir une ? Ce serait sans doute bien présomptueux et très optimiste... Mais, voyons ! Dans le cas où nous en aurions une chacun, d'épaisseur, est-ce qu'elles s'ajouteraient alors les unes aux autres ? La vie à témoin de la vie ?

La pensée toujours se brasse, se noue et se fragmente. On coupe les cheveux en quatre et en quinze, on joue à l'aveugle, comme aux échecs. N'empêche ! 100 2699

Funambules de nos épaisseurs, la société en question des hommes à la relève des hommes. Avancer.

Nos vies essouflées, inventées, ordinaires et uniques. Avancer.

Précaires. "Carpe diem" gravé sur une pierre et c'est bien tout. Avancer.

En errance de nous-mêmes, dans cette épaisseur des heures où la tension de l'existence et l'éternité parfois se rejoignent. Avancer.

 

Pour essayer d'y voir quelque chose, la marge.