Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 20:09

L'amour, "o erotas", du poète grec Odysseas Elytis, par Angélique Ionatos est une chanson  aux paroles qui, précisément, m'échappent.

Mais la musique et la voix suffisent à l'émotion.   

Et c'est un chuchotement  douceur.

Des mots de rien, peut-être de rien, ou de si peu.

Des mots simples et tressés.

 

Dans ces mains-là, borgnes,

la masse en corolle de mes cheveux.

 

28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 01:58

Dans son champ de non gloire,5251889881_bc52e05346.jpg

et de poussière,

de terre,

de camions en rade,

de désolation, sol craqué,

l'épouvantail, solitude ébrieuse,

attend une patte d'oiseau,  

pour boire à son baiser,

un lait chaud,

peut-être.

26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 17:34

 

25 décembre à la Bodega, "Noël des dépossédés"
 
 
25 décembre à Bordeaux. La Bodega, à l'initiative de Michel Cuny, offre un repas chaud aux plus démunis. Mille repas ont ainsi été servis. 4 chapiteaux ont été dressés dans les trois rues qui entourent le restaurant, rue des Piliers de Tutelle, rue de la Daurade et rue du Pont de la Mousque.
Pour la 17ème année, cette manifestation de solidarité active a lieu et les gens en précariré, sans abri, sans papier, et en détresse, sont toujours plus nombreux. Depuis trois ans, des vêtements impeccables et chauds sont à disposition, et un orchestre joue ses musiques égrenées de chansons à esquisser des pas de danse. Michel Cuny n'a jamais reçu aucune subvention. La Mairie de Bordeaux distribue simplement des invitations aux plus pauvres auprès des associations caritatives : Emmaüs, le Secours Catholique, le Secours Populaire, etc...
L'essentiel est dans le "faire et l'agir".
"La solidarité existe, c'est elle qui sauve le monde de la barbarie" disait Albert Camus et comme il a raison !
24 décembre 2010 5 24 /12 /décembre /2010 00:36

 

BG 020 700

  Dormir jusqu'au 3 janvier ? Non, ce n'est pas raisonnable ! Regarder du côté de la fenêtre et sentir des vies, des bougies à durer des lustres, des mots aimants sur des bouches. Des fenêtres qui ne sont pas seulement des fenêtres, plutôt des ouvertures. Et ce soir, j'ai la sensation qu'un apaisement a eu lieu et que les lampes ont été, là, décalées de leur lumière acide. On baisse l'intensité de la lourdeur des jours venus, et l'avenir commence. Sans douleur. Pour personne. Enfin que cela cesse ! je me suis rendue, un jour, à Avignon, rue des sept douleurs.  J'en ai retenu le nom, vous voyez. Et si la huitième n'existait pas ? Pour tous les miens, je ne veux pas la savoir être.

Regarder du côté de la fenêtre, vers la lumière horizontale qui ouvre le matin.

Et penser à des images heureuses, je voudrais.

 

23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 17:35

Clapotis de la pluie sur mon chapeau. La foule des gens chez Mollat, la librairie. Pour un peu, on se perdrait. Les livres, ça s'offre en tout cas pour noël.    

"Faut que ça se passe tranquillement !" me dit un des hommes qui régule la circulation pour le passage aux caisses. Donc pas de bousculade, ni de barrage forcé. Les gens sont civils et attendent leur tour. Ca usine dur ! Et que j'tencaisse, et que j'te fais en même temps un paquet cadeau, papier bleu ou papier orange, du ton sur ton au bon goût bordelais,  sobriété et élégance.

Tiens ! Si on achetait un parapluie qu'on croirait un parasol pour son coin de sable à l'aise (blaise !) et se faire des claquettes du coin des cils...   I'm singing in the rain...la la la...I'm singing in the rain, la la la ...i'm happy againnnnn...     

Ca ne sent pas la résine du sapin qui gerce sous l'écorce et colle aux doigts.      Ni les marrons chauds éclatés à coeur. Ca ne sent presque plus rien les livres. Juste la pluie. Et les cheveux d'argent qui rebroussent sur le nez.  Quelques paillettes égarées sur le pli du manteau et sur le haut du front où poussent des baisers. 

Clapotis de la pluie et demain, ce sera noël. Finalement, tout se passe pour moi avec tant de lenteur... 

 

Pour plus de légèreté et nous relier à cette dimension de temps, voilà que je m'arrête sur une phrase de Victor Hugo, (dont justement je cherchais un livre tout à l'heure chez Mollat) :  

"Il sortit de la vie comme un vieillard en sort." 

Voilà comme on rate (quand on ne le fait pas exprès !) un accessit à la noble émotion. Une signification indésirable qui se superpose au sens d'une phrase pour des raisons d'homophonie, et c'est parfois une catastrophe.  Amusante, d'accord, catastrophe quand même. Ces phrases s'appellent des kakemphatons.

Corneille, lui, devait bien aimer ces fantaisies.

Dans Horace,  il écrit  : "Je suis romaine, hélas, Puisque mon épou l'est."

Dans Polyeucte, on peut lire : "Et le désir s'accroît quand l'effet se recule."

Et ça ne serait pas fait avec malignité, ça, par hasard ?

 

23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 00:34

Les miroirs ? Oui, vous vous rappelez le labyrinthe des foires où, comme moi, vous avez peut-être eu peur. A chercher la sortie, une porte ouv017-copie-1erte, une issue quoi !

Je me souviens m'être dit : "Ca y est ! cette fois, je suis perdue pour toujours !"

Un fil d'Ariane m'est venu quand même au bout des doigts, et j'ai rembobiné la pelote.

Voilà, sur ce blog,

dans mes liens, 

"Ici et ailleurs",

il est question de miroirs et d'une traversée au long cours.

Allez le visiter et y dévider, entre les mots, votre boule de laine.

 

http://deb.over-blog.com/

21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 22:45

 J'ai, dans un calepin de 93, retrouvé un texte qui n'est pas si mal. J'en fais ici une sorte de conversation.                                                   Photo DEB

cr-ature-nomade-2010-002-en-600-2-.jpg

 

- Alors il existerait une espèce d'aphasie des couples, des vieux couples ?

- Oui, oui, ça arrive. C'est fréquent.

- Vous voulez dire que, quant aux sentiments, se conjuguerait peu à peu, de l'un et de l'autre, un refoulement de leur expression ?

- Oui, les sentiments ont tellement de sureté et d'habitudes qu'ils ne sont plus parlés, et que, ne l'étant plus, même en biais, même par le prisme d'autre chose,  c'est autre chose qui surgit, une sorte d'ankylose, vous voyez.

- Une ankylose qui dégénère en une absence de verbe ? Je veux dire d'un manque, -à se dire l'un l'autre-, qui ne manquerait plus ?

- Oui, le sentiment amoureux lui-même s' anémie et l'amour se vit  sur le mode mineur. C'est le grand trouble des années que nous vivons : l'ajustement.

- Nous ne sommes plus dans la science du déchiffrement amoureux, c'est ce que vous voulez dire ?

- La séduction est la grande affaire du couple... Depuis toujours, le regard explore le mystère de l'autre.

- Mais l'espace que le désir explore est infini...

- Oui, et c'est l'infini de cet espace qui rend mon espace lui-même infini.

21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 07:07
 Tu avais écrit ces mots,
prémonitoires peut-être bien :
2487135573_dc48b1d44c.jpg
"Je suis lierre
Acrrochée de toutes mes forces 
Je m’enlace, tout contre… 
Je me nourris de peu.
A moins de me couper à la racine
Je ne lâcherai pas prise..."


Une lettre ancienne qu'on dirait retrouvée dans une boîte en carton, où s'entassent aussi des photos jaunies de visages qu'on ne reconnaît pas tout de suite, dessinés et diaphanes, noir et blanc comme des épousés sous la dentelle qui les borde

On cherche des ressemblances, une histoire  où on pourrait être quand même.
On se rappelle d'un lieu où on était ensemble et c'était quand ?
La date ne revient pas,
on l'invente,
on l'approximative,
on s'en fiche finalement,
puisque le lierre, déjà, poussait 
qu'on le voit à présent grandi dans nos fissures,
et dans ce qu'on ne  savait pas encore,
quelques-uns de nos songes.
Une mémoire vive,  
"Je m'enlace tout contre,   
à moins de me couper à la racine".

20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 22:44

 

 

"Je te rends grâce !"  Mon Dieu, quelle expression ! Est-ce qu'on sait tout ce qui est dit-là .

"Visage". Un film.

D'abord j'ai pensé : une érotisation de la mort. Puis ce sont ces mots qui me viennent "je te rends grâce, à toi, là, qui regarde !"

C'est un film hanté par le silence, le gel, la disparition, le pourrissement annoncé, la mort. Et l'amour. 

 "Historia de un amor" est la chanson du film de TsaÏ Ming Liang. La flamme qui reste même sans brûler. La danse des sept voiles.

Peu importe, au fond, le véritable sujet du film, sinon qu'il rend grâce au cinéma Nouvelle vague des années 60, à Truffaut, forcément à Truffaut. La passion (dans les deux sens) de Salomé n'est pas évidente, même en lisant la quatrième de couverture du DVD.

Mais les images sont belles, des tableaux enneigés pour une tête de cerf et un poisson fantôme, le corps defunt d'une femme et celui de Jean, sur un radeau poussé par Salomé, très très belle et funeste.

 

"Je sens comme aux vertèbresvisage.jpg

S’éployer des ténèbres
Toutes dans un frisson
À l’unisson
 
Et ma tête surgie
Solitaire vigie
Dans les vols triomphaux
De cette faux"
Je ne sais pas de qui sont ces vers que j'ai picorés sur le net, peut-être de Iannis Xénakis, je ne sais pas.
 
18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 23:06

 

J'aime bien cette phrase de Nietzsche :5149648123_8aaf432b21.jpg

"Il faut porter du chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse"

C'est une approche à pas ténus, timides et menus de l'insaisissable désir qu'il y a en soi, quand on s'englue dans des ornières de vie, des frottements et des expériences humaines.

Un apprentissage de sa liberté.

Un apprentissage de l'autre et de soi. De ses limites. De ses fragilités. De ce qui gît dans son mal-aise, derrière un sourire en épingle à cheveux où un flocon de neige se pose et disparaît comme un papillon à la lampe.

Alors l'étoile qui danse se met à scintiller, une agathe dans un trou du soir.